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LA SOURCE DE VIE Au commencement était l’école

 

Institution juive internationale dédiée à l’éducation, l’Alliance Israélite Universelle occupe une place d’exception centrée sur la réussite scolaire et professionnelle ainsi que sur la transmission d’une identité fondée sur les textes de la tradition, la culture, l’histoire et la géographie du peuple juif et de l’Etat d’Israël.

Alliance Israelite Universelle_img1

Fondée à Paris en 1860 pour se consacrer à la défense des juifs et à la promotion des droits de l’homme, l’Alliance israélite universelle s’est transformée, avec les années, en une entreprise éducative puissante qui a révolutionné le monde juif et marqué celui de la francophonie. 

L’Alliance et sa branche israélienne, Kol Israël Haverim, ont, depuis, élargi leur champ d’activités. Leurs actions en France, en Israël et dans le reste du monde répondent aux attentes de communautés riches de leurs diversités et de la société israélienne en évolution permanente. Plus d’un million d’élèves ont été formés dans ses écoles, dans plus de vingt pays. Les « enfants de l’Alliance »,  porteurs de valeurs juives autant qu’universelles, vivent aujourd’hui en Israël (où l’Alliance est présente dès 1870 avec la création de la première école agricole à Mikvé),  en Europe, en Amérique ou encore au Maroc.Alliance Israelite Universelle_img2

L’Alliance, forte de ses valeurs d’ouverture et de tolérance, s’inscrit aujourd’hui dans une culture éducative qui allie héritage et modernité, fidélité à la tradition, promotion de l’égalité des chances, excellence dans les études générales comme dans les études juives, transmission culturelle et identitaire.

L’Alliance est une organisation phare dans les domaines de l’éducation et de la culture, tournée vers l’avenir et l’innovation.


PLAN

  1. Les grandes dates : Chronologie
    Histoire de l’Alliance
    Les Présidents et grandes figures de l’Alliance
  2. Texte de l’Appel de 1860

Les grandes dates : Chronologie

  • 1840 : Affaire de Damas. A la suite de la disparition d’un moine franciscain à Damas, des Juifs de la ville, accusés de crime rituel, sont arrêtés et torturés ; certains meurent. Une délégation de Juifs européens, dont Adolphe Crémieux, obtient la libération des survivants
  • 1858 : Affaire Mortara. Edgardo Mortara, né en 1851 dans une famille juive de Bologne, est enlevé par les autorités papales car il avait été baptisé à l’âge d’un an par la servante catholique de la famille. Il n’est jamais rendu à sa famille et devient même prêtre mais la mobilisation est internationale et cette nouvelle affaire antisémite jette les bases de la fondation de l’AIU, effective deux ans plus tard.
  • 17 mai 1860 : réunion de 17 jeunes Français israélites. A l’issue de cette rencontre, 6 d’entre eux rédigent l’Appel de l’Alliance, texte fondateur de l’institution
  • 1860 : création de la Bibliothèque
  • 1862 : ouverture de la première école de l’AIU à Tétouan (Maroc)
  • 1863 : Adolphe Crémieux devient président de l’AIU
  • 1867 : création de l’école de formation de maîtres, l’Ecole normale israélite orientale (ENIO)
  • 1870 : fondation de l’école agricole de Mikveh-Israël
  • 1878 : ouverture d’une première école à Tunis
  • 1882 : Eliezer Ben-Yehouda, père de la renaissance de l’hébreu comme langue moderne, enseigne à l’école primaire de Jérusalem
  • 1898 : ouverture d’une école à Téhéran
  • 1914 : 183 écoles dans 90 villes.
  • Après la Première Guerre mondiale, l’Alliance quitte progressivement la Turquie et les Balkans
  • 1940-1944 : le siège de l’Alliance cesse d’exercer ; les écoles continuent à fonctionner tant bien que mal, les collections de la Bibliothèque sont spoliées par les Nazis. Seule une partie sera retrouvée après-guerre
  • 1943 : le général De Gaulle attribue la présidence provisoire de l’AIU à René Cassin qui restera président jusqu’en 1976
  • 1945 : Emmanuel Levinas devient directeur de l’ENIO et le restera pendant 35 ans
  • 1950 : création de l’Ecole normale hébraïque à Casablanca
  • Fin des années 1940 et 50 : création au Maroc de dizaines d’écoles dans les villages éloignés dans la montagne et dans le désert du Maroc. En 1956, avec l’indépendance du Maroc, l’AIU prend le nom d’Ittihad et ferme petit à petit ses écoles. L’Alliance quitte la quasi-totalité des pays musulmans, nouvellement indépendant, sauf le Maroc.
  • 1962 : création de la première école primaire et secondaire  aux Pavillons-sous-Bois
  • 1965 : création de la revue Les Nouveaux cahiers, remplacée en 1998 par Les Cahiers du judaïsme
  • 1976 : Jules Braunschvig prend la présidence de l’AIU
  • 1980 : création de la Section normale d’études juives (SNEJ)
  • 1985 : Ady Steg prend la présidence de l’AIU
  • 1986 : création du Collège des études juives
  • 1989 : ouverture de la nouvelle salle de lecture de la Bibliothèque
  • 1997 : ouverture de l’école Georges Leven, qui remplace l’ENIO
  • 1997 : ouverture d’un collège-lycée à Nice
  • 2007 : ouverture sur le site de Mikve-Israël du Collège-Lycée franco-israélien Raymond Leven
  • 2009 : ouverture d’une école primaire à Aix-en-Provence
  • 2010 : Festivités du 150ème anniversaire de l’AIU
  • 2011 : Marc Eisenberg prend la présidence de l’AIU
  • 2011 : Inauguration du Centre Alliance Edmond J. Safra en présence de Lily Safra, en hommage à Edmond J. Safra, philanthrope de l’éducation
  • 2011 : création de la Médiathèque Alliance Baron Edmond de Rothschild
  • 2011 : l’école Gabriel intègre le réseau de l’Alliance et prend le nom d’école Alliance Gustave Leven
  • 2012 : création de l’Institut Européen Emmanuel Levinas
  • 2012 : création du projet Alliance Europe
  • 2013 : création du Beth Hamidrach Alliance Jules Braunschvig

Histoire de l’Alliance

La fondation de l’AIU

Le 17 mai 1860, dix-sept jeunes juifs français se réunissent au domicile parisien de l’un d’entre eux. Parmi eux, des médecins, des enseignants, des journalistes, des juristes, des hommes d’affaires… : autant de représentants de la bourgeoisie juive libérale de la fin du XIXe siècle, héritière des Lumières et de l’Emancipation, profondément patriote sans renier pour autant ses origines. A l’issue de cette rencontre, six d’entre eux rédigent l’Appel de l’Alliance, texte fondateur de la nouvelle institution.

 » Rassembler tous les cœurs généreux pour lutter contre la haine et les préjugés. Créer une société de jeunes israélites idéalistes et militants qui se sentiraient solidaires de tous ceux qui souffrent par leur condition de juifs ou tous ceux qui sont victimes de préjugés quelle que soit leur religion. Faire enfin que la culture supplante l’ignorance de quelques fanatiques, pour le bien de tous. […] Si vous croyez que ce serait un honneur pour votre religion, une leçon pour les peuples, un progrès pour l’humanité, un triomphe pour la vérité et pour la raison universelle de voir se concentrer toutes les forces vives du judaïsme, petit par le nombre, grand par l’amour et la volonté du bien, venez à nous, nous fondons , nous fondons l’Alliance israélite universelle. « 


Appel de l’Alliance

L’historien Michaël Graetz commente justement : les fondateurs préconisèrent dans leur manifeste de 1860 une synthèse des idées de 1789, d’égalité, de justice et des droits de l’homme, et des principes du judaïsme, de sa conception d’un Dieu unique et de sa foi en une rédemption universelle au temps du Messie. Il est bon de rappeler les noms de ces six principaux fondateurs, jeunes (la moyenne d’âge est de trente-trois ans) et enthousiastes :
– Charles Netter, fils d’une longue lignée de rabbins, lui-même homme d’affaires fortuné, depuis toujours attentif au sort des communautés d’Europe ;
– Narcisse Leven, avocat, collaborateur d’Adolphe Crémieux, déjà actif dans diverses œuvres de bienfaisance ;
– Isidore Cahen, ancien élève de l’Ecole normale supérieure, professeur de philosophie, partisan affirmé de la liberté de l’enseignement et du principe de la séparation des Eglises et de l’Etat ;
– Eugène Manuel, lui aussi normalien, poète et homme de lettres ;
– Aristide Astruc, rabbin d’origine portugaise (sa famille s’est installée à Bayonne sous Louis XIII), adversaire déclaré des excès de l’assimilationnisme ;
– Jules Carvallo, enfin, le doyen, âgé de quarante-et-un ans, ingénieur des Ponts et Chaussées, pionnier des chemins de fer, président-fondateur d’un journal, L’Opinion Nationale, de tendance plutôt favorable à l’Empire.
Il y a, bien sûr, un grand absent : Adolphe Crémieux. Profondément déstabilisé par la récente conversion de ses enfants au catholicisme – à l’initiative de son épouse -, l’avocat nîmois, véritable instigateur de la fondation de l’AIU, n’a pas voulu apparaître au premier plan de ceux qui lançaient le projet. Mais trois ans plus tard, en 1863, il allait être porté à la présidence de l’institution.


La protection des minorités

Le combat pour l’égalité des droits – non seulement pour les juifs, mais pour toutes les minorités religieuses – figure parmi les priorités de l’Alliance.

Dès 1860, l’année même de sa fondation, elle intervient en faveur des chrétiens du Liban victimes d’émeutes populaires. En 1863, elle intercède auprès du ministre de la Justice espagnol pour des protestants emprisonnés auxquels on reproche leur propagande en faveur de leur religion. Dans la plupart des pays d’Europe, elle tente ainsi d’obtenir la grâce ou le sursis pour des malheureux condamnés injustement parce qu’ils n’étaient protégés par aucune juridiction, par aucune puissance.

A l’issue de la guerre russo-turque de 1877, une réunion des principales puissances est convoquée à Berlin, en juin 1878. Considérant que cette réunion internationale peut fournir l’occasion d’aborder en particulier la question des minorités juives dans toute la Turquie d’Europe, l’Alliance décide d’envoyer une délégation à Berlin. Ainsi la question juive est-elle introduite dans un ordre du jour qui n’en prévoyait pas le règlement. C’est une véritable « première » en matière de relations internationales. Le succès est inespéré : sur proposition de la délégation française, soutenue par l’Allemagne et l’Angleterre, les conclusions suivantes sont adoptées : « La distinction des croyances religieuses et des confessions ne pourra être opposée à personne comme un motif d’exclusion ou d’incapacité en ce qui concerne la jouissance des droits civils et politiques, l’admission aux emplois publics, fonctions et honneurs ou l’exercice des différentes professions et industries, dans quelque localité que ce soit. La liberté et la pratique extérieure de tous les cultes sont assurées à tous les ressortissants nationaux aussi bien qu’aux étrangers ; et aucune entrave ne pourra être apportée soit à l’organisation hiérarchique des différentes confessions, soit à leurs rapports avec leurs chefs spirituels. »


Un réseau scolaire pour donner accès à la culture française et à la modernité

Aux yeux des dirigeants de l’Alliance, l’accès à la culture est aussi une condition sine qua non de l’émancipation et participe du processus de « régénération » – terme compris dans l’acception de l’époque – qui a pour but de faire des juifs des citoyens modernes et éclairés, partout à travers le monde. La création d’écoles s’impose donc d’emblée comme corollaire indispensable à l’action d’aide et de soutien aux juifs opprimés. Ce projet est déjà inscrit dans l’Appel de l’Alliance de 1860:

« Si vous croyez qu’un grand nombre de vos coreligionnaires, encore accablés par vingt siècles de misère, d’outrages et de proscriptions, peuvent retrouver leur dignité d’hommes, conquérir leur dignité de citoyens ; si vous croyez qu’il faut moraliser ceux qui sont corrompus, et non les condamner ; éclairer ceux qui sont aveuglés, et non les délaisser ; relever ceux qui sont abattus, et non se contenter de les plaindre ; défendre ceux qui sont calomniés, et non se taire […], israélites du monde entier, venez, écoutez notre appel, accordez-nous votre adhésion, votre concours. »

En octobre 1862, l’Alliance ouvre sa première école à Tétouan, au Maroc. La première pierre est posée de ce qui va peu à peu devenir un réseau scolaire intense et rayonnant qui offre à tous – garçons et filles – un enseignement moderne, en langue française, tout en ne négligeant pas les valeurs et la religion juives. De 1862 à 1885, des dizaines d’écoles ouvrent sur trois continents : Europe, Afrique, Asie, offrant des perspectives d’avenir à des milliers d’enfants qu’elle éduque, soigne, nourrit et habille, participant ainsi activement à l’amélioration de la situation socio-économique des communautés juives.

L’Alliance poursuit son expansion jusqu’à son apogée à la veille de la Première Guerre mondiale. Elle compte alors 183 écoles réparties dans 90 villes : en Afrique du Nord, dans l’Empire ottoman et les Balkans, au Moyen-Orient. L’Alliance ouvre à Paris une école de formation des maîtres, l’Ecole normale israélite orientale qui sera dirigée après 1945 par le célèbre philosophe Emmanuel Levinas.

Dès 1870, l’AIU s’implante en Palestine avec l’installation de la célèbre école d’agriculture de Mikveh Israël. Conçue, construite et dirigée par l’inlassable Charles Netter, celle-ci se proposait de préparer ses élèves au travail de la terre. Peu après, ouvrait une école à Jérusalem où Eliézer ben Yéhouda, en croisade pour la renaissance de l’hébreu, mettra en pratique ses méthodes d’enseignement. D’autres écoles, à Tibériade, Safed, Haïfa, Jaffa, réussiront à scolariser des enfants qui ne trouvaient pas toujours de cadres où s’insérer. Le rôle de l’Alliance israélite universelle dans la création du nouveau Yichouv, la propagation de l’hébreu et la préparation des esprits est de première importance.

Avec la dislocation de l’Empire ottoman, l’Alliance quitte progressivement la Turquie et les Balkans. Parallèlement, entre les deux guerres, elle renforce son réseau d’écoles au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L’Algérie est un cas à part : les Juifs, Français depuis 1870, ont accès aux écoles publiques. L’Alliance n’y ouvre donc des écoles que pour l’enseignement religieux et l’apprentissage professionnel. En fonction des événements politiques, l’institution peut s’adapter, comme elle l’a fait en abandonnant le français en Turquie ou en Irak.


De 1939 à nos jours

Dans les années 1930, l’Alliance participe, avec d’autres institutions juives à la lutte contre l’antisémitisme et vient en aide aux réfugiés qui arrivent en France.

Durant l’Occupation, l’Alliance suit le gouvernement à Vichy et en reçoit des subsides pour son réseau scolaire. Elle sera expulsée en juin 1942. La Bibliothèque de l’AIU est spoliée par les Nazis et seule une partie des collections sera retrouvée après-guerre en Allemagne.

Pendant ce temps, les directeurs à travers le monde sont livrés à eux-mêmes et doivent faire face à d’importantes difficultés. En 1943, alors que les Alliés libèrent petit à petit les régions où sont implantées les écoles, Charles De Gaulle nomme René Cassin, depuis Londres, à la tête de l’Alliance. Premier civil à répondre à l’Appel du 18 juin 1940, René Cassin participe activement à la « France libre », en tant que conseiller juridique, commissaire à la Justice et à l’Instruction publique au sein du Comité national français… Lors d’une mission effectuée au Moyen-Orient pendant la guerre, il visite les écoles de l’Alliance et prend la mesure des actions de cette institution dont les valeurs rejoignent les siennes.

Après la guerre, ce nouveau président affirme les positions de l’institution face à la décolonisation et à la création de l’État d’Israël, lui donnant ainsi un nouveau souffle. L’AIU s’implique également dans la défense des droits de l’homme et dans la lutte pour permettre aux Juifs d’URSS d’émigrer.

L’Alliance quitte petit à petit les pays musulmans nouvellement indépendants à l’exception du Maroc où de nombreuses écoles avaient été créées dans les villages reculés avant que les Juifs ne quittent ces régions.  Elle développe largement ses activités en Israël mais également en France où elle ouvre pour la première fois des écoles primaires et secondaires et se consacre à la diffusion de la culture juive au plus large public à travers la publication de revue, le Collège des Etudes juives ou le développement de sa Bibliothèque.


Les Présidents et grandes figures de l’Alliance

Les Présidents

Adolphe Crémieux
René Cassin

Les grandes figures

André Chouraqui
Elias Harrus
Eugène Manuel
Famille Leven, philanthropes de père en fils
Narcisse Leven
Emmanuel Levinas
Oro et Yom Tob David Sémach


L’APPEL DE 1860

Ecoutez l’Appel

ISRAÉLITES !

Si, dispersés sur tous les points de la terre et mêlés aux nations, vous demeurez, attachés de cœur à l’antique religion de vos pères, quelque faible d’ailleurs que soit le lien qui vous retienne ;
Si vous ne reniez pas votre foi, si vous ne cachez pas votre culte, si vous ne rougissez pas d’une qualification qui ne pèse qu’aux âmes faibles ;
Si vous détestez les préjugés dont nous souffrons encore, les reproches qu’on généralise, les mensonges qu’on répète, les calomnies qu’on fomente, les dénis de justice qu’on tolère, les persécutions qu’on justifie ou qu’on excuse ;
Si vous croyez que la plus ancienne et  la plus simple des religions spiritualistes doit garder sa place, remplir sa mission, proclamer son droit,manifester sa vitalité dans le grand mouvement d’idées toujours plus actif, dans la lutte de théories toujours plus ardente des sociétés modernes ;
Si vous croyez que l’idée sublime et le culte rigoureux d’un Dieu unique dont nous sommes les antiques dépositaires et les obstinés défenseurs, doivent être préservés plus que jamais des calculs intéressés ou des atteintes du doute et de l’indifférence ;
Si vous croyez que la liberté de conscience, cette vie de l’âme, n’est nulle part mieux sauvegardée pour tous les hommes que dans les Etats où les juifs l’ont tout entière ;
Si vous croyez que la foi de ses ancêtres est pour chacun un patrimoine sacré, que le foyer, que la conscience sont inviolables, qu’il ne faut plus revoir ce qu’on a vu trop récemment encore ;
Si vous croyez que l’union est un bien, que, partageant des nationalités différentes, vous pouvez cependant mettre encore en commun, en dehors de tous les partis, vos sentiments, vos désirs et vos espérances ;
Si vous croyez que, par les voies légales, par l’invincible puissance du droit et de la raison, sans causer aucun trouble, sans effrayer aucun pouvoir, sans soulever d’autres colères que celles de l’ignorance, de la mauvaise foi et du fanatisme, vous pouvez obtenir beaucoup pour rendre beaucoup en retour par votre travail et votre intelligence incontestée ;
Si vous croyez qu’un grand nombre de vos coreligionnaires, encore accablés par vingt siècles demisère, d’outrages et de proscriptions, peuvent retrouver leur dignité d’hommes, conquérir leur dignité de citoyens ;
Si vous croyez qu’il faut moraliser ceux qui sont corrompus, et non les condamner, éclairer ceux qui sont aveuglés, et non les délaisser, relever ceux qui sont abattus, et non se contenter de les plaindre; défendre ceux qui sont calomniés, et non se taire; secourir partout ceux qui sont persécutés, et ne pas seulement crier à la persécution ;
Si vous croyez que des ressources aujourd’hui disséminées, des travaux isolés, des influences sans portée suffisante, des volontés sans direction, des aspirations sans objet défini, peuvent trouver par l’association un emploi meilleur, et faire sentir l’action de tous à tous les coins du globe ;
Si vous croyez que ce serait un honneur pour votre religion, une leçon pour les peuples, un progrès pour l’humanité, un triomphe pour la vérité et pour la raison universelles, de voir se concentrer toutes les forces vives du judaïsme, petit par le nombre, grand par l’amour et la volonté du bien ;
Si vous croyez enfin que l’influence des principes de 89 est toute-puissante dans le monde, que la loi qui en découle est une loi de justice, qu’il est à souhaiter que partout son esprit pénètre, et que l’exemple des peuples qui jouissent de l’égalité absolue des cultes est une force ;
Si vous croyez toutes ces choses, israélites du monde entier, venez, écoutez notre appel, accordez-nous votre adhésion, votre concours; l’œuvre est grande et bénie peut-être:

Nous fondons l’Alliance Israélite universelle !


Les Membres de la Commission Provisoire d’Organisation :

Astruc (Aristide), rabbin-adjoint à M. le grand rabbin de Paris, rue Lamartine, 27, à Paris.
Cahen (Isidore), ancien élève de l’École normale, professeur au Séminaire rabbinique, 16, rue du Parc-Royal, à Paris.
Carvallo (Jules), ancien élève de l’École polytechnique, ingénieur des ponts et chaussées, 37, rue Neuve-des-Mathurins, à Paris.
Leven (Narcisse), avocat à la Cour impériale de Paris, 5, rue Saint-Hippolyte, à Paris.
Manuel (Eugène), ancien élève de l’École normale, professeur agrégé de l’Université, 45, rue du Rocher, à Paris.
Netter (Charles), négociant, membre du Comité de la Société de Patronage des apprentis israélites de Paris, 10, rue Vendôme, à Paris.

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