via herodote.net/.

Père de la chimie moderne et découvreur de l’oxygène, Antoine-Laurent de Lavoisier témoigne par sa vie et son oeuvre de la grandeur du XVIIIe siècle français, le « siècle des Lumières ».
Issu d’une famille aisée, il fait des études de droit au collège Mazarin (à l’emplacement de l’actuel Institut de France), tout en suivant avec passion comme beaucoup de jeunes gens cultivés de son époque les expériences de chimie de Guillaume François Rouelle, au Jardin du Roy.
Après de bonnes études et quelques communications brillantes, Lavoisier est élu à 25 ans à l’Académie royale des sciences !
Il achète en 1770 une charge de fermier général (collecteur d’impôts) qui lui vaudra de devenir très riche, de mener un train de vie fastueux et surtout de s’équiper d’un laboratoire doté des meilleurs instruments qui soient.
Sollicité sur un problème d’éclairage à Paris, le savant montre que la combustion de l’« air inflammable », qu’il baptise hydrogène, ne se solde pas par une disparition de matière mais par la formation de nouvelles substances.
Il en tire de ce principe essentiel : « Rien ne se crée, ni dans les opérations de l’art ni dans celles de la nature, et l’on peut poser en principe que, dans toute opération, il y a une quantité de matière avant et après l’opération ; que la qualité et la quantité des principes sont les mêmes et qu’il n’y a que des changements ».
On le résume usuellement par l’aphorisme : « Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme »
Heurts et malheurs d’un trop riche savant
Comme fermier général et privilégié de l’Ancien Régime, Lavoisier est emprisonné sous la Terreur, en dépit des services rendus à la République.
Le tribunal révolutionnaire l’ayant condamné à la guillotine, le savant demande un sursis de quinze jours pour terminer une expérience. Sa tête tombe le 8 mai 1794.
La postérité, pour souligner la malfaisance de la Convention, retient la formule : « La République n’a pas besoin de savants ! »… La scène et la formule paraissent peu vraisemblables quand on sait la vigueur avec laquelle le gouvernement révolutionnaire mobilisait les scientifiques au service de la guerre contre l’envahisseur.