source : https://whc.unesco.org/fr/list/726
Centre historique de Naples
De la Neapolis fondée par des colons grecs en 470 av. J.-C. à la ville d’aujourd’hui, Naples a su conserver l’empreinte des cultures apparues tour à tour dans le bassin méditerranéen et en Europe. Cela en fait un site unique aux remarquables monuments tels que l’église Santa Chiara ou le Castel Nuovo, pour n’en nommer que deux.

Description longue
Naples est l’une des plus anciennes villes d’Europe. Elle a su conserver de nombreux éléments de son histoire longue et riche en péripéties : son réseau viaire, l’importance de ses monuments historiques appartenant à de nombreuses périodes et sa position sur la baie de Naples lui confèrent une valeur universelle tout à fait spécifique, qui explique l’influence considérable qu’elle a exercée sur beaucoup de villes d’Europe, ou d’ailleurs.
Une grande partie de son intérêt réside dans son urbanisme, qui résulte de vingt-cinq siècles de croissance ininterrompue. Peu de vestiges de la ville grecque sont conservés, mais d’importantes découvertes archéologiques y ont été faites à la faveur des fouilles réalisées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ; trois tronçons du mur d’enceinte de cette période sont conservés au nord-ouest. Les vestiges romains sont plus importants, avec notamment le grand théâtre, les nécropoles et les catacombes. Le réseau viaire des plus anciennes parties de la ville doit énormément à ses origines classiques.
La période qui suivit la chute de l’Empire romain d’Occident vit la construction des premières églises importantes, comme celles de San Gennaro extra moenia, de San Giorgio Maggiore et de San Giovanni Maggiore, qui ont conservé des éléments de leur architecture des IVe et Ve siècles. La chapelle de Santa Restituta, à l’intérieur de la cathédrale du XIVe siècle, est considérée comme la première basilique chrétienne de Naples. Le Castel dell’Ovo est l’un des vestiges les plus importants de l’époque normande. Construit comme un monastère fortifié sur le site présumé de la villa de Lucullus, il fut considérablement remodelé à différentes occasions ; sa physionomie actuelle remonte à la fin du XVIIe siècle.
Au cours de la période normanno-souabe, la ville demeura pour l’essentiel à l’intérieur de son enceinte d’époque classique. Elle ne commença véritablement à se développer et à absorber ses faubourgs et les villages environnants qu’avec l’arrivée des rois angevins. L’influence de l’architecture et de l’art occidentaux commença alors à s’affirmer : le gothique français envahit l’architecture religieuse et domestique. L’époque angevine vit la construction de monuments sacrés – la nouvelle cathédrale, les églises de San Lorenzo Maggiore, de San Domenico Maggiore, de Santa Chiara – et d’édifices publics – le Castel Nuovo, le Castel Capuano et le palais du prince de Tarente. C’est du sud de la France que s’exercèrent alors les influences les plus importantes : Naples conserve beaucoup d’exemples d’une architecture gothique provençale raffinée.
L’avènement de la dynastie aragonaise se traduisit par de nombreuses constructions ou reconstructions. Les murs de la ville furent restaurés et retracés de manière plus rationnelle. Le patrimoine napolitain de la Renaissance est dû, pour l’essentiel, à des architectes italiens, ainsi qu’à quelques catalans. Le palais San Severino, aujourd’hui démoli, était l’un des plus importants édifices de cette période à laquelle remontent un grand nombre d’églises importantes (Santa Caterina a Formiello et complexe de Monteoliveto). Les premières années du XVIe siècle marquent le début de deux siècles de domination espagnole, avec un nouveau renforcement de l’enceinte, notamment au cours des deux décennies durant lesquelles Pedro de Toledo fut vice-roi de la ville ; la politique de planification urbaine que celui-ci entreprit s’insérait dans un programme global de réorganisation de la société. Le palais royal, construit en 1600, occupe un des côtés de l’imposante piazza del Plebiscito. C’est au cours de cette époque que furent construits des complexes religieux comme l’institution caritative du Monte dei Poveri Vergognosi, le couvent de Sant’Agostino degli Scalzi et le collège jésuite de Capodimonte.
Les faubourgs continuèrent à s’étendre, avec leurs propres grands édifices sacrés ou profanes. Dans la ville, comme à l’extérieur, les différents quartiers se spécialisèrent en fonction de la nationalité de leurs habitants, de leur niveau social et de leurs activités. Le port se développa également aux XVIIe et XVIIIe siècles, de manière à répondre aux besoins croissants de la ville. Des changements plus radicaux dans le plan de la ville se produisirent au XIXe siècle, notamment avec la création de la piazza Mercato sous le règne de Ferdinand IV, après l’incendie d’un quartier de baraques en bois.
Une grande opération de planification et de réhabilitation fut entreprise au lendemain de l’unification de 1860. Les quartiers qui s’étaient dégradés furent alors nettoyés, ce qui entraîna la destruction de nombreux édifices plus anciens et le tracé de nouvelles rues qui recoupèrent le réseau antérieur.