via louvre.fr


Créé par un accord intergouvernemental signé le 6 mars 2007 entre la France et les Émirats Arabes Unis, le Louvre Abu Dhabi sera un musée singulier et original, liant le dynamisme d’Abu Dhabi et les valeurs d’excellence incarnées par le nom du Louvre.

Louvre Abu Dhabi la construction avance avec l'éclairage du dôme du musée
Louvre Abu Dhabi la construction avance avec l’éclairage du dôme du musée

L’accord permet ainsi aux Émirats Arabes Unis de se doter d’un établissement muséal de niveau international, qui permettra de placer Abu Dhabi parmi les grandes nations culturelles, et en particulier, les grands musées mondiaux. D’un point de vue plus général, cet engagement offre aux Émirats Arabes Unis de s’affirmer comme un lieu central du dialogue entre les civilisations et les cultures, notamment occidentales, moyen-orientales et asiatiques. Enfin, cet accord construira avec la France une relation culturelle privilégiée, afin de bénéficier de son expérience et de son patrimoine plurimillénaire.

Pour la France, l’accord souligne l’excellence de son expertise et de son savoir-faire muséographique, en envisageant la conception d’une institution originale. Il s’agit d’offrir une vision transversale des collections publiques françaises, permettant de les mettre en valeur sous un jour nouveau, pour des publics nouveaux. En retour, l’accord permettra, grâce à l’importance de ses enjeux financiers, un meilleur développement des projets muséaux des institutions françaises partenaires du Louvre Abu Dhabi.

En plaçant le musée au cœur de son développement culturel, l’émirat d’Abu Dhabi souligne la capacité d’invention et de renouveau de l’institution muséale.

Premier musée universel dans le monde arabe, le Louvre Abu Dhabi est un projet novateur et ambitieux. Transférant vers un pays arabe une forme culturelle née de l’Europe des Lumières, il porte au plus profond de son identité les notions de découverte, de rencontre et donc d’éducation. Son nom même affirme l’alliance inédite du plus grand musée du monde, lieu pérenne de beauté et de connaissance, avec l’Arabie moderne, dont l’exceptionnel dynamisme est au cœur du monde contemporain. Il n’est pas ici question de reproduire le Louvre, ni de suivre à la lettre le périmètre de ses domaines scientifiques, mais de prolonger sous son nom une généreuse invitation au regard, sensible et éclairée.

L’apport, grâce aux prêts prévus par l’accord intergouvernemental, de multiples collections publiques françaises, au premier rang desquelles se trouvent les établissements actionnaires de l’Agence France-Muséums : le Centre Pompidou, l’établissement public du musée d’Orsay et du musée de l’Orangerie, la Bibliothèque nationale de France, le musée du quai Branly, la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, le musée et domaine national de Versailles, le musée national des arts asiatiques Guimet, l’École du Louvre, le musée Rodin, le domaine national de Chambord, l’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture, offre de donner à ces idées une nouvelle ampleur. Souvent, pour la première fois de leur histoire muséale, ces ensembles retrouveront une continuité et une unité de présentation, dépassant les limites institutionnelles habituelles. Pluridisciplinaires, et envisageant la concomitance et la correspondance des expressions artistiques de différentes civilisations, les choix scientifiques et culturels du Louvre Abu Dhabi permettront d’explorer de nouvelles approches, et de porter un nouveau regard sur le patrimoine des musées français.

À cette diversité des collections répond la réalité multiculturelle du développement présent et futur d’Abu Dhabi. Cette caractéristique prolonge le rôle millénaire de l’Arabie comme lien entre l’Ouest et l’Est, le Nord et le Sud. C’est dans le souvenir de la route de l’encens et de l’histoire du Golfe Persique, point de passage entre l’Europe et l’Océan Indien, ouvrant la voie du contact avec l’Asie et l’Afrique, que se trouve l’idée de carrefour des civilisations qui sera privilégiée dans les salles du musée. La rencontre permanente et singulière de l’Orient et de l’Occident qu’instaure de fait le Louvre Abu Dhabi permettra à cette nouvelle institution culturelle de trouver sa place dans le contexte muséal international. La création à Abu Dhabi de plusieurs autres institutions muséales mais aussi universitaires offre à l’émirat de constituer un nouveau lieu de référence pour l’éducation et la culture dans cette région du monde.


Le Louvre Abu Dhabi, expression de la nouvelle dimension mondiale des musées

Le Louvre Abu Dhabi est placé sous le signe d’une vocation universelle soulignée dans l’accord intergouvernemental du 6 mars 2007. Les Émirats Arabes Unis ont ainsi franchi un pas capital qui fera du Louvre Abu Dhabi le premier musée universel dans le monde arabe. Cette décision, pour audacieuse qu’elle soit, ne doit pas étonner de la part d’un pays jeune, encore en construction, qui entend afficher sa volonté et son besoin d’accueillir compétences et savoirs. Reconnaître le caractère universel du Louvre Abu Dhabi revient à admettre pleinement l’élargissement constant et naturel de la famille des musées. L’accord intergouvernemental qui préside à la création de l’institution, envisage les modalités d’une collaboration internationale d’une ampleur inédite. S’éloignant nettement de l’événement et de l’éphémère, le Louvre Abu Dhabi envisage le projet à une autre échelle pour poser les fondements d’une institution pérenne, portant le nom du Louvre pendant trente ans. Sa conception s’inscrit ainsi en lien avec le développement de publics internationaux, de plus en plus divers et nombreux au sein du Louvre et des musées français, regardés dans le monde comme une référence de l’excellence culturelle.

Le projet n’exclut personne : toutes les cultures et les civilisations qui constituent l’inventaire mondial de l’humanité sont conviées à s’exprimer, et tous les publics sont invités, sans exclusive, à la visite. Comme le dialogue sous-entend la compréhension mutuelle, une réflexion approfondie en matière de médiation visera à répondre au défi de la différence et de l’altérité pour créer les conditions d’une véritable interactivité avec le public. Le caractère multiculturel de ce dernier étant par ailleurs perçu comme une chance pour enrichir la diversité des points de vue. Enfin, pour répondre à cet enjeu, le musée proposera un dialogue entre des collections aussi diverses que l’art préhistorique, le mobilier français du XVIIIe siècle, les arts de l’Islam, de l’Inde et de la Chine, les arts d’Afrique, et l’art contemporain, etc.


L’universalisme – Un fondement historique et philosophique : le Louvre Abu Dhabi au regard du Louvre et des musées français

Inscrire le projet dans un esprit universaliste est un défi. L’universalisme est perçu aujourd’hui par beaucoup comme le corollaire idéologique de l’expansion économique de l’Occident. Dans ce contexte, Il faut ici redire que penser aujourd’hui un musée sous l’angle de l’universalisme c’est envisager la mission de cette institution à l’aune du dialogue, du respect et de la pédagogie de la diversité des expressions artistiques et culturelles. Universalisme ne veut pas dire unilatéralisme. La question du Louvre Abu Dhabi en tant que musée universel mérite donc d’être précisée. A l’évidence la réponse ne peut être que multiple et doit croiser les différentes perspectives rassemblées dans le cadre d’un projet sans précédent.

La première perspective de l’universalisme du Louvre Abu Dhabi, la plus évidente, tient à l’histoire des musées et particulièrement à celle du Louvre, dont la future institution ne peut que porter l’excellence. Le palais devenu Muséum National en 1793 est né de la pensée encyclopédique des Lumières et de la Révolution française.

Partage de biens artistiques, mission éducative, dimension nationale et rayonnement culturel, tous les fondements historiques du musée universel sont ainsi posés et à bien des égards se retrouvent aujourd’hui autour de la création du Louvre Abu Dhabi. Le Louvre agit ici comme modèle et comme référence, mais ceux-ci doivent être nécessairement adaptés à un contexte nouveau, pour répondre avec justesse au grand enjeu de l’accord du 6 mars 2007, et de répondre à la demande fondamental du transfert culturel entre la France et Abu Dhabi. L’enjeu de ce transfert est d’autant plus complexe et exaltant qu’il se conçoit au double regard de l’innovation et de la tradition historique et muséale. Le défi qu’il constitue pour le Louvre et les musées français leur offre de montrer leur capacité à inventer, ensemble, un musée du XXIe siècle.

À l’image du projet architectural de Jean Nouvel qui invente un musée ville, une ville monde par une variation sur les formes de l’architecture arabe, l’universalisme du Louvre Abu Dhabi doit être l’occasion d’une véritable mixité culturelle. A cet égard, le premier universalisme du Louvre Abu Dhabi sera celui de ses collections. La réalité géographique, historique et culturelle d’Abu Dhabi est celle du passage entre l’Occident et l’Orient, entendus dans leur acception la plus large, auquel la demande des Émirats Arabes Unis envers la France a donné une nouvelle dimension qui a force de symbole. Comment dès lors ne pas souhaiter que ce geste de confiance et d’ouverture aux autres ne soit pas celui d’une ouverture à la diversité artistique du monde ? Parce que l’histoire du Louvre Abu Dhabi commence à peine à s’écrire, il nous est plus facile de déployer toutes les potentialités de cette richesse d’approche dès son ouverture.

 

Ce postulat universaliste du Louvre, étroitement lié à son nom, invite à imaginer pour le Louvre Abu Dhabi un exercice de synthèse de cette longue construction muséale. Une synthèse entreprise dans les 6000 m2 de galeries permanentes et les 2000 m2 de surface d’expositions temporaires, où la mutualisation des collections publiques françaises, puis les collections propres du musée, rendront possible des rencontres inédites, autoriseront des développements muséographiques novateurs pour mieux s’adresser à la diversité de ses publics. Le choix des œuvres présentées, au regard de leur nombre assez réduit – 600 œuvres sont prévues à l’ouverture du musée, alliant prêts des collections françaises et acquisitions pour la collection propre du musée – constitue un enjeu essentiel. Elles devront en effet, permettre l’établissement d’un discours singulier et continu, tout en offrant aux visiteurs du musée le plaisir de la délectation esthétique que crée la rencontre avec la création artistique. A cet égard, la politique d’acquisition du Louvre Abou-Dabi, conduite par les conservateurs de l’Agence France-Muséums, en lien avec les grands départements patrimoniaux français, se doit d’être le reflet de cette large ouverture à la diversité artistique.

 

Inscrit par son nom et par sa création dans la communauté des grands musées internationaux, le Louvre Abu Dhabi est, naturellement, appelé à y appartenir pleinement et à y jouer un rôle majeur. Il constituera ainsi un pôle essentiel pour l’histoire de l’art et la recherche dans cette région du monde, offrant d’initier et de soutenir des programmes spécifiques dans les domaines de ses collections et de ses approches nouvelles.


Les enjeux du rôle éducatif du musée

Porté par la volonté de permettre un transfert culturel inédit entre la France et l’émirat d’Abu Dhabi, le Louvre Abu Dhabi jouera un rôle essentiel d’éducation. Ainsi, il sera fidèle aux missions éducatives du Louvre et des musées français, au cœur de la création de 1793, et toujours renouvelées. L’implication au sein du projet de l’Ecole du Louvre, actionnaire de l’Agence France-Muséums, comme de l’Institut national du patrimoine, offre de concevoir, dès aujourd’hui, des programmes de formation pour les futurs collaborateurs du musée, alliant enseignement théorique et stages pratiques au sein des musées français. Ces stages permettront d’établir des liens étroits et durables entre les professionnels français et leurs futurs collègues émiratis, créant ainsi les conditions d’un dialogue riche entre le Louvre Abu Dhabi et les musées français. L’ouverture à Abu Dhabi, dès novembre 2010, d’un master « Métiers des musées », associant pour la première fois l’Ecole du Louvre et l’Université Paris IV Sorbonne, souligne la force de cet engagement français. Les cours, dispensés par des universitaires et des professionnels des musées, en français, anglais et arabe, au sein des locaux de Paris Sorbonne Louvre Abu Dhabi, permettront aux étudiants, dont beaucoup sont originaires des Emirats, d’obtenir un diplôme délivré par les deux institutions, reconnu internationalement, offrant de poursuivre pour ceux qu’ils le souhaiteront vers des travaux de recherches.

Au-delà, le Louvre Abu Dhabi sera un lieu privilégié pour la découverte et la recherche en archéologie, en histoire de l’art, accueillant chercheurs et scientifiques. La transmission des savoirs, au cœur des missions du Louvre et des musées français, sera ainsi aussi un des rôles majeurs du futur musée.


La chance d’un projet culturel entre deux nations, une collaboration inédite pour les musées français

En se fondant sur un projet scientifique et culturel original, nourri par les valeurs muséales et culturelles symbolisées par le nom du Louvre, le projet du Louvre Abu Dhabi place ainsi les missions premières du musée – conserver, développer, exposer, expliquer- au cœur de sa création. C’est, là aussi, et sans doute au premier chef, une des grandes chances de ce projet qui offre de donner un nouvel élan aux professions muséales en soulignant leur dynamisme et leur créativité, d’autant plus forts, qu’ils sont nourris par l’exigence de la fidélité à une tradition insigne.

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