A finales del siglo XI, los dos grandes procesos que podemos considerar complementarios y esenciales de la Alta Edad Media, la creación de poderes políticos alternativos a un Imperio universal y el desarrollo, por el contrario, de una red cultural global y centralizada, dependiente del Papado, pueden darse por completados.

Por lo que a la descentralización política respecta, el siglo XI es la época en la que toma forma definitiva toda una serie de organizaciones estatales que van a asentarse y desarrollarse en la periferia del antiguo imperio de Carlomagno. Mencionemos, solo en este siglo, el reino normando de Inglaterra al oeste, la recién cristianizada Dinamarca al norte, los reinos de Polonia y Hungría, también de reciente conversión, al este y los nuevos estados de Aragón y de Sicilia, en territorios recuperados a los musulmanes, al sur. La trascendencia de este proceso reside en que en la mayoría de estos casos, la creación de nuevas estructuras civiles no sirve tan solo para consolidar el dominio en una determinada zona de un poder ya constituido sino, sobre todo, para dar legitimidad política a esos gobernantes frente a poderes, como el del Imperio, que aspiraban a la hegemonía en la Cristiandad.

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La otra gran red de penetración cultural y administrativa del poder religioso fue la de los monasterios vinculados a la reforma benedictina de Cluny, asociada esta, a su vez, a la reforma gregoriana, impulsada por el papa Gregorio VII no solo durante su pontificado (1073-1085) sino desde su etapa como administrador apostólico a partir de  1059. De hecho, Hildebrando Aldobrandeschi (Gregorio VII) se había formado en el monasterio de Cluny entre 1046 y 1049.

Gracias a la poderosa influencia conjunta de estos dos movimientos eclesiásticos se modificaron elementos importantes de la cultura local en todas las regiones europeas para hacerlos coincidir con los nuevos estándares continentales. Así sucede, por ejemplo, en los dominios del rey de Navarra, Sancho el Mayor, a partir del año 1000, donde se sustituye el rito mozárabe por el rito romano en los nuevos monasterios como el de San Juan de la Peña. Estos cambios consolidaron la unidad religiosa que hacía de Europa un territorio culturalmente muy homogéneo.

Otro campo de evolución cultural común ligado a la reforma eclesiástica se va a dar en arquitectura con la aparición de un nuevo estilo, el románico, que también se desarrollará de forma compartida en toda Europa a partir de las novedades aportadas en el siglo XI durante la construcción de la abadía de Cluny. Desde allí el nuevo estilo se difundió por las nuevas abadías benedictinas europeas como Garamszentbenedek en Hungría, Santo Domingo de Silos en Castilla, Laach en Lotaringia, San Pedro de Moissac en Languedoc, Westminster en Inglaterra o Melk en Austria.

En resumen, el siglo XI resulta ser el final de una época, la Alta Edad Media, en la que se dio forma definitiva a los elementos fundamentales y a las relaciones básicas entre ellos que van a desarrollarse a partir de entonces durante la Edad Media Central, es decir, a lo largo de los siglos XII, XIII y la primera mitad del XIV. [E.G.]

À la fin du XIe siècle, les deux grands processus que l’on peut considérer comme complémentaires et essentiels au haut Moyen Âge, la création de pouvoirs politiques alternatifs à un Empire universel et le développement, au contraire, d’un réseau culturel global et centralisé, dépendant de la papauté, peuvent être considérés comme achevés.

En ce qui concerne la décentralisation politique, le XIe siècle est l’époque où toute une série d’organisations étatiques prennent définitivement forme et se développent à la périphérie de l’ancien empire de Charlemagne. Au cours de ce seul siècle, le royaume normand d’Angleterre à l’ouest, le Danemark nouvellement christianisé au nord, les royaumes nouvellement convertis de Pologne et de Hongrie à l’est, et les nouveaux États d’Aragon et de Sicile, dans les territoires récupérés sur les musulmans, au sud. L’importance de ce processus réside dans le fait que, dans la plupart des cas, la création de nouvelles structures civiles a servi non seulement à consolider la domination d’un pouvoir déjà constitué dans une région donnée, mais surtout à donner une légitimité politique à ces souverains face à des puissances qui, comme l’Empire, aspiraient à l’hégémonie sur la chrétienté.

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L’autre grand réseau de pénétration culturelle et administrative du pouvoir religieux est celui des monastères liés à la réforme bénédictine de Cluny, associée à son tour à la réforme grégorienne, promue par le pape Grégoire VII non seulement pendant son pontificat (1073-1085), mais aussi à partir de 1059, lorsqu’il était administrateur apostolique. En effet, Hildebrando Aldobrandeschi (Grégoire VII) avait été formé au monastère de Cluny entre 1046 et 1049.

Grâce à la puissante influence combinée de ces deux mouvements ecclésiastiques, des éléments importants de la culture locale ont été modifiés dans toutes les régions d’Europe pour les adapter aux nouvelles normes continentales. Ce fut le cas, par exemple, dans les domaines du roi de Navarre, Sancho el Mayor, à partir de l’an 1000, où le rite mozarabe fut remplacé par le rite romain dans les nouveaux monastères tels que San Juan de la Peña. Ces changements ont consolidé l’unité religieuse qui a fait de l’Europe un territoire culturellement homogène.

Un autre domaine d’évolution culturelle commune lié à la réforme ecclésiastique se produira dans l’architecture avec l’apparition d’un nouveau style, le roman, qui se développera également de manière commune dans toute l’Europe à partir des nouveautés apportées au XIe siècle lors de la construction de l’abbaye de Cluny. De là, le nouveau style se répand dans les nouvelles abbayes bénédictines européennes telles que Garamszentbenedek en Hongrie, Santo Domingo de Silos en Castille, Laach en Lotaringie, Saint-Pierre de Moissac en Languedoc, Westminster en Angleterre et Melk en Autriche.

En bref, le XIe siècle marque la fin d’une époque, le haut Moyen Âge, au cours de laquelle se dessinent définitivement les éléments fondamentaux et les relations de base entre eux, qui se développeront ensuite au cours du Moyen Âge central, c’est-à-dire tout au long des XIIe, XIIIe et de la première moitié du XIVe siècles. [E.G.]