Fruit d'une conquête armée, elle demeura française pendant près de deux cents ans, de 1260 à 1440 environ, complètement transformée, embellie et anoblie par une extraordinaire floraison de monuments et de considérables réalisations urbanistiques.

Pour l'amour du pays, par les yeux du monde
« La France a joué un rôle initiateur si entraînant au XIV° et au XV° vis-à-vis des peuples européens, qu’on ne saurait l’omettre dans un inventaire de ses apports à la civilisation générale […] La grande oeuvre de la France en tant que telle, c’est l’élaboration de la notion d’État, d’État national, et son édification réelle.
Ce qui jaillit de la grande combustion des XIV° et XV° siècles c’est l’idée-force de l’indépendance, dont la France a assuré le plein épanouissement en l’affirmant à la fois contre Rome et contre Londres, contre le pouvoir religieux et contre un pouvoir étranger. il devient manifeste que le Roi capétien exerce une autorité laïque autonome et que la royauté constitue une fonction nationale indépendante » (L-P. MAY)
Fruit d'une conquête armée, elle demeura française pendant près de deux cents ans, de 1260 à 1440 environ, complètement transformée, embellie et anoblie par une extraordinaire floraison de monuments et de considérables réalisations urbanistiques.
Après le court pontificat de son successeur Benoît XI, l'élection du français Bertrand de Got sur le trône de Saint-Pierre consacrera la victoire par KO du roi de France.
Le 7 juillet 1438, le roi Charles VII publie à Bourges la « Pragmatique Sanction », qui régit les relations entre l'Église gallicane (c'est-à-dire française) et le pape. Plusieurs fois amendé, abrogé et rétabli, ce texte va souffrir d'une mauvaise application jusqu'au Concordat de Bologne de 1516. Il n'en constitue pas moins un pas important dans l'émancipation de la monarchie à l'égard du Saint-Siège.
Dénonçant l'incurie pontificale, elle tenait, dans ses vingt-trois articles, à régler unilatéralement la discipline générale de l'Église et ses rapports avec le Saint-Siège
Doctrine et attitude caractérisées par l'accord du souverain français et de son clergé pour gouverner l'Église de France, en contrôlant et en réfrénant l'ingérence de la papauté.
Période de crise du catholicisme (xive-xve siècle) durant laquelle plusieurs papes rivaux (installés à Rome et à Avignon notamment) ont simultanément dirigé l’Occident chrétien.
Le pape Boniface VIII prétendait s’ériger en juge suprême des princes et les contraindre à exécuter ses arrêts. Une telle prétention mettait en cause l’indépendance des États et d’abord du royaume de France. L’attentat d’Anagni (7 septembre 1303) dénoua brutalement le conflit entre Philippe le Bel et Boniface qui mourut d’humiliation. Avec ce pape disparaissait pour jamais le rêve d’une suprématie universelle de l’Église.
Installée à Avignon depuis 1305, suite à la querelle entre le roi de France Philippe IV le Bel et le pape Boniface VIII, l’attentat d’Agnani, et la mort brutale du pape, la papauté a élu pas moins de sept français à la tête de l’Eglise.