source : https://www.ac-sciences-lettres-montpellier.fr/
Académie des Sciences et Lettres de Montpellier
Bull. Acad. Sc. Lett. Montp., vol. 48, suppl. C1 (2017)
L’ingénieur Henri Pitot (1695-1771)
Valdo PELLEGRIN
Maître de conférences (h) à l’École Nationale Supérieure de Chimie de Montpellier
Vidéo conférence : L’ingénieur Henri Pitot (1695-1771)
EXTRAIT
Henri Pitot est né en 1695 à Aramon dans le Gard, sous le règne de Louis XIV. Élève au collège de Beaucaire tenu par les pères de la Doctrine Chrétienne, il se montre rétif à l’enseignement classique qui lui est prodigué et n’assimile nullement les matières enseignées. En désespoir de cause, son père, qui est militaire, prend la décision de lui faire signer à 16 ans un engagement dans l’armée comme cadet d’un régiment d’artillerie. Alors qu’il est à l’École d’artillerie de Grenoble, passant un jour devant une librairie, il est attiré par la couverture d’un livre de géométrie qu’il achète. Sa lecture est pour lui une véritable révélation. Il est subjugué par la rigueur et la logique des démonstrations mathématiques. Désormais il s’intéresse à de nombreux livres scientifiques. Sa période militaire terminée, il revient à Aramon où il continue à
s’instruire en autodidacte. Son père demande alors à un abbé d’Uzès réputé pour son savoir scientifique de bien vouloir évaluer le niveau de connaissance de son fils. L’abbé conclut en disant que le jeune homme en sait plus que lui et qu’il convient de l’envoyer à Paris poursuivre des études. […]
2. Le tube de Pitot
Pitot publie en 1732 un mémoire intitulé « Description d’une machine pour mesurer la vitesse des eaux courantes ». Il s’agit d’un tube vertical recourbé horizontalement et évasé en forme d’entonnoir. Plongé dans le courant dont on veut mesurer la vitesse, l’eau monte dans la partie verticale à une hauteur qui permet de mesurer la pression totale qui est égale à la pression dynamique augmentée de la pression statique. Un deuxième tube vertical plongé dans l’eau permet de connaître la pression statique. On en déduit la pression dynamique qui permet de connaître immédiatement la vitesse du courant à l’aide de tables calculées par Pitot grâce aux équations de Bernoulli. Cet appareil, connu sous le nom de tube de Pitot, est toujours utilisé en hydraulique et en aérodynamique.
Sur les avions, les deux tubes de mesure des pressions statique et totale sont rassemblés dans une pièce compacte et raccordés à un manomètre différentiel ou à un capteur de pression directement étalonné en compteur de vitesse. On obtient ainsi une sonde de Pitot ou une antenne de Prandtl, du nom du physicien allemand Ludwig Prandtl. Cette sonde donne la vitesse de l’avion, non par rapport au sol, mais par
rapport à la masse d’air dans laquelle il évolue, permettant au pilote de s’assurer que son avion vole bien sans risque de décrochage, c’est-à-dire sans perte brutale de la portance de l’appareil. Il arrive que les sondes de Pitot soient encrassées par des débris, des insectes ou du givre (en principe des résistances chauffantes permettent le dégivrage). Dans ce cas une mesure incorrecte est fournie au pilote et aux instruments
de bord. C’est pourquoi les avions sont généralement équipés de trois sondes de Pitot. Malgré cela, les sondes de Pitot ont été mises en cause dans plusieurs catastrophes aériennes comme celle du Rio-Paris en juin 2009.
En 1732, il invente le « tube de Pitot »; dispositif servant à mesurer la vitesse des fluides, qui sert encore aujourd’hui pour mesurer la vitesse des navires et avions – Plaque commémorative (Wikipedia)