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Kreins, Jean-Marie. « Chapitre II. Du comté de Luxembourg au trône d’Allemagne : les vicissitudes des Luxembourg », Jean-Marie Kreins éd., Histoire du Luxembourg. Presses Universitaires de France, 2021, pp. 16-39.
Les velléités des grandes familles lotharingiennes n’empêchent pas Henri Ier, roi d’Allemagne, d’imposer son autorité en 925. Le futur espace luxembourgeois relèvera dorénavant de l’empire germanique.
PREMIÈRES LIGNES
Vers la fin du ixe siècle s’affirment des tendances séparatistes au sein des territoires unifiés autrefois sous la couronne carolingienne. Dans la partie occidentale du royaume franc, les Robertiens vont s’opposer aux Carolingiens. L’arrivée sur le trône franc, le 13 janvier 888, d’Eudes, comte de Paris et fils de Robert le Fort, met définitivement fin à l’ancienne unité. Le bref règne d’Eudes, le retour en 898 du carolingien Charles le Chauve et l’accès au trône du robertien Hugues Capet en 987 évincent définitivement les Carolingiens de la royauté franque. À l’est, la Francie orientale évolue progressivement vers le regnum Germaniae : la Lotharingie est rattachée à la Germanie par le traité de Ribémont (près de Verdun) en 880. Arnulf de Bavière, roi de Germanie, en fait donation à Zwentibold, son fils naturel devenu roi en 895. Celui-ci, incapable de régner, disparaît en 900 et cède la place au duc Regnier au Long Col qui s’arroge le titre ducal et le transmet à son fils Gislebert. Les velléités des grandes familles lotharingiennes, qui mènent avec succès une politique habile tantôt en faveur du roi de Germanie, tantôt en faveur du roi de France, n’empêchent pas Henri Ier, roi d’Allemagne, d’imposer son autorité en 925. Le futur espace luxembourgeois relèvera dorénavant de l’empire germanique.
– Si c’est au couple Cunégonde-Wigéric que les historiens rattachent les débuts de la première maison comtale luxembourgeoise, c’est néanmoins chose malaisée d’en préciser avec exactitude les origines…
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