source : https://francearchives.gouv.fr
Alcide Dessalines d’Orbigny – Couëron (Loire-Atlantique), 6 septembre 1802 – Pierrefitte-sur-Seine, 30 juin 1857
Auteur du texte : Taquet, Philippe
Recueil 2002
Pages d’histoire.
Jusqu’en 2018, la Mission aux Commémorations nationales a dressé chaque année la liste des anniversaires à célébrer au nom du ministère de la Culture (cinquantenaires et centenaires). Cette liste était validée par le Haut comité des Commémorations nationales, institué par arrêté du 23 septembre 1998, qui conseillait le ministre de la Culture dans la définition des objectifs et des orientations de la politique des célébrations nationales. Vous trouverez dans cette rubrique les notices et recueils des commémorations de 1999 à 2018.
Il posa les fondements d’une science nouvelle, la micropaléontologie

Alcide Charles Victor Marie Dessalines d’Orbigny, né à Couëron près de Nantes, était issu d’une famille de voyageurs et de naturalistes. Son père, Charles-Marie, médecin dans la marine, lui transmit son enthousiasme pour les sciences naturelles.
La famille d’Orbigny s’installa à La Rochelle en 1820 et c’est sur le littoral rochelais que le jeune Alcide se passionna très jeune pour l’étude d’un groupe d’animaux microscopiques qu’il nomma » foraminifères » et auquel il consacra son premier travail scientifique, posant ainsi les fondements d’une science nouvelle, la micropaléontologie. Cette science trouve aujourd’hui encore de nombreuses applications en géologie stratigraphique et contribue à la prospection pétrolière ou aux grands travaux d’aménagement telle la construction du tunnel sous la Manche.
Aujourd’hui, le nom de d’Orbigny demeure plus connu dans les pays d’Amérique du Sud que dans son propre pays
De 1826 à 1833, d’Orbigny parcourut l’Amérique méridionale comme voyageur naturaliste du Muséum. Il explora le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, le Chili, la Bolivie et le Pérou. De cette mission, il rapporta une moisson scientifique impressionnante : plus de 10 000 espèces d’animaux et de végétaux et de nombreuses publications concernant la botanique, la zoologie, la géographie, la géologie et l’ethnographie. La description qu’il donna de La relation du voyage en Amérique Méridionale est un des monuments de la science du XIXe siècle, comme l’a écrit son illustre contemporain Charles Darwin. Dans son ouvrage l’Homme américain, le naturaliste français porte un regard d’humaniste sur les sociétés dont il partagea la vie au cours de ses voyages et déclare en 1839 : » notre conviction intime est que, parmi les hommes, il n’y a qu’une seule et même espèce « . Aujourd’hui, le nom de d’Orbigny demeure plus connu dans les pays d’Amérique du Sud que dans son propre pays.
De retour à Paris, d’Orbigny se lance dans la description de toutes les espèces d’invertébrés fossiles trouvées dans les couches géologiques de France. Les huit volumes parus de son vivant et consacrés à » La paléontologie française » constituent une somme remarquable dont la réédition critique est en cours.
Ces étages sont toujours utilisés par les géologues du monde entier dans l’échelle chronostratigraphique standard
Nous devons à d’Orbigny la première échelle des temps géologiques et la définition de nombreux étages géologiques de référence tels le Toarcien, le Callovien, l’Oxfordien, le Kimméridgien, l’Aptien, l’Albien, le Cénomanien. Ces étages sont toujours utilisés par les géologues du monde entier dans l’échelle chronostratigraphique standard.
La carrière d’Alcide d’Orbigny fut couronnée par sa nomination de professeur au Muséum national d’histoire naturelle à Paris, lorsque la chaire de paléontologie fut créée à son intention en 1853. D’Orbigny a laissé à la postérité des collections et une œuvre scientifique immenses.
Philippe Taquet
membre correspondant de l’Institut
directeur du laboratoire de paléontologie du Muséum national d’histoire naturelle
Source: Commémorations Collection 2002