via Persée
Fischer André. L’industrie de l’aluminium en France. In: L’information géographique, volume 26, n°4, 1962. pp. 139-151.
www.persee.fr/doc/ingeo_0020-0093_1962_num_26_4_2166
Découvert en France en 1854 et y ayant connu sa première production industrielle, l’aluminium est devenu, en moins d’un siècle, le premier des métaux non ferreux par l’importance de sa production et de ses utilisations dans le monde
Résumé
Découvert en France en 1854 et y ayant connu sa première production industrielle, l’aluminium est devenu, en moins d’un siècle, le premier des métaux non ferreux par l’importance de sa production et de ses utilisations dans le monde. Premier en date des producteurs d’aluminium, la France en a fait une véritable « industrie traditionnelle » et a toujours été à la pointe des progrès et des techniques de cette industrie. Actuellement, la France se classe au quatrième rang des producteurs de ce métal dans le monde, après les États-Unis, l’Union soviétique et le Canada, et au premier rang des producteurs européens; en 1961 la production française d’aluminium représente environ 5 % de la production mondiale.
PREMIÈRE PAGE
Introduction
Évolution historique
En 1854, Sainte-Claire Deville met au point la première méthode de production « industrielle » de lingots d’aluminium par voie chimique. Jusque vers la fin du xixe siècle, l’aluminium ne fait l’objet d’aucune production systématique et reste dans le groupe des métaux semi- précieux; sa production est encore beaucoup trop onéreuse pour que l’on puisse envisager un stade véritablement industriel : en 1855 le kilo d’aluminium coûte 1 500 francs-or, il en vaut encore 110,5 francs-or le kilo en 1860 après l’ouverture de la première « usine » à Salindres.
C’est en 1886 que Héroult en France et Hall au U.S.A. mettent au point le procédé de fabrication qui va permettre un très grand essor de ce métal nouveau, procédé encore utilisé actuellement : electrolyse d’un mélange en fusion d’alumine et de cryolithe. A partir de 1890- 1895, la production augmente assez rapidement, tandis que le prix du métal ne cesse de baisser, il n’est plus que de 5 francs-or au kilo en 1943 et de 1,74 francs-or au kilo en 1900, ce qui permet à l’aluminium de quitter le groupe des métaux semi-précieux.
Si donc à partir de 1900, il est possible de parler d’une « production industrielle » de l’aluminium, celui-ci reste encore très secondaire par rapport aux autres métaux non-ferreux traditionnels. En 1900, la production mondiale de plomb représente 152 fois celle d’aluminium (6 700 tonnes), pour le cuivre la proportion est alors de 1 à 87, pour le zinc elle est de 1 à 84. En fait, il faut attendre la fin de la seconde guerre mondiale et même 1950 pour voir l’aluminium s’installer définitivement en tête des non-ferreux (c’est la guerre mondiale qui est à l’origine du véritable essor de l’aluminium qui a pu prouver ses nombreuses qualités techniques, les constructions militaires ayant été jusqu’à une date récente les principales clientes et utilisatrices de ce métal).

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