Florence HACHEZ-LEROY, « FOURNEYRON BENOÎT (1802-1867) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 26 février 2023. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/benoit-fourneyron/2-theoricien-de-la-turbine-et-industriel/
L’énergie hydroélectrique a ainsi franchi un palier fondamental : les turbines vont permettre de mécaniser l’ensemble du territoire dans ce domaine
EXTRAIT
Après quatre ans de travail, il installe en 1827 une turbine d’essai de 6 chevaux sous une chute d’eau de 1,40 mètre. En 1830, il équipe les forges de Fraisans (Jura) de deux turbines dont l’une développe 50 chevaux. La grande vitesse de rotation obtenue permet de tripler le rendement par rapport aux roues à eau traditionnelles. Pour mesurer la puissance de sa turbine, il met au point un dynamomètre facile d’emploi, récompensé en 1828 par la Société industrielle de Mulhouse.
Fourneyron dépose un brevet pour sa turbine en 1832 et obtient la grande médaille d’or de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale. Son mémoire rend compte de son double talent de théoricien et de praticien : il propose une théorie générale de ces nouveaux moteurs et décrit trois turbines qu’il a conçues et qui fonctionnent. Ce prix lui ouvre la voie de la réussite industrielle. Il équipe de multiples chutes en France et à l’étranger, et doit batailler contre de nombreuses contrefaçons. Ses turbines s’adaptent à tout type de chutes d’eau quel qu’en soit le débit, de 0,30 à 114 mètres de hauteur ; leur diamètre varie de 0,30 à 4,50 mètres et leur puissance peut atteindre 200 chevaux. L’énergie hydroélectrique a ainsi franchi un palier fondamental : les turbines vont permettre de mécaniser l’ensemble du territoire dans ce domaine.
Écrit par :
Florence HACHEZ-LEROY : maître de conférences habilitée à diriger des recherches, membre honoraire junior de l’Institut universitaire de France