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Alain GALOIN, « La bataille de Solférino (24 juin 1859) », Histoire par l’image [en ligne], consulté le 22/10/2022. URL : histoire-image.org/etudes/bataille-solferino-24-juin-1859


L’armée française, commandée par Napoléon III, vint à l’aide des Piémontais. Elle remporta les victoires de Magenta et de Solférino (4 et 24 juin 1859), libérant ainsi la Lombardie
Contexte historique
Après les révolutions de 1848, l’Italie a retrouvé le régime de 1815 : d’un côté des petites souverainetés despotiques sans aucun lien confédéral entre elles et ne subsistant que sous la protection des armées autrichiennes ; de l’autre les Etats pontificaux occupés au nord par les Autrichiens et à Rome par les Français.
En 1858, Napoléon III et Cavour, Premier ministre du royaume de Piémont, convinrent de chasser l’Autriche et de faire de Victor-Emmanuel le roi de l’Italie du Nord, “ des Alpes à l’Adriatique ”. En échange, le Piémont céderait Nice et la Savoie à la France. Provoquée par le Piémont, l’Autriche prit l’initiative de la guerre. L’armée française, commandée par Napoléon III, vint à l’aide des Piémontais. Elle remporta les victoires de Magenta et de Solférino (4 et 24 juin 1859), libérant ainsi la Lombardie.
Cependant, l’empereur dut faire la paix avant d’avoir conquis la Vénétie. En effet, la Prusse menaçait la France d’une guerre sur le Rhin. L’armistice de Villafranca, signé le 11 juillet 1859, déçut les patriotes italiens qui, dans toutes les petites principautés, étaient déjà passés à l’insurrection, selon un plan concerté avec Cavour. Cet armistice cédait la Lombardie au Piémont, mais l’Autriche conservait la Vénétie et entendait faire restaurer l’autorité de ses protégés, les souverains de Toscane, Parme et Modène.
En 1859, l’unité italienne est donc en marche, mais il faudra attendre onze ans pour que Rome devienne enfin la capitale d’un Etat italien unifié.
Analyse des images et interprétation
[Lire sur HPI – L’Histoire par l’image]
interprétation
La bataille de Solférino fut surtout une bataille d’artillerie qui démontra l’immense supériorité du nouveau canon rayé de l’armée française
Après la victoire française de Magenta, l’armée autrichienne avait précipité sa retraite sur le Mincio en abandonnant l’une après l’autre les lignes de l’Adda, de l’Oglio et de la Chiese. Les Autrichiens étaient supposés concentrer toute leur résistance derrière le Mincio pour protéger la Vénétie. Il importait que l’armée alliée occupât le plus tôt possible les points principaux d’un ensemble de collines escarpées au sud du lac de Garde. Les derniers rapports reçus par Napoléon III indiquaient en effet que l’armée autrichienne avait abandonné ces hauteurs et s’était retirée derrière le fleuve.
En fait, aidée de renforts, l’armée autrichienne reprit l’offensive. Après avoir repassé le Mincio, elle occupa de nouveau les positions qu’elle venait d’abandonner.
A l’aube du 24 juin, observant les mouvements des troupes ennemies, Napoléon III constata : “ Ce n’est pas une reconnaissance, c’est une grande bataille ” (Comte d’Hérisson, Journal de la campagne d’Italie – 1859, Paris, 1889). Les deux armées en marche l’une sur l’autre se rencontrèrent inopinément. L’armée alliée, commandée par l’empereur, avait devant elle neuf corps d’armée autrichiens regroupant de 250 000 à 270 000 hommes. L’effectif du corps expéditionnaire français s’élevait à 104 200 hommes, auxquels venaient s’ajouter les 35 000 soldats sardes recrutés par Victor-Emmanuel.
La bataille de Solférino fut surtout une bataille d’artillerie qui démontra l’immense supériorité du nouveau canon rayé de l’armée française. Elle ne fut pas décisive, mais la retraite des troupes autrichiennes fut considérée comme une victoire dont le prix fut cependant très lourd : 17 000 morts du côté franco-sarde et 22 000 dans les rangs autrichiens.