source https://www.defense.gouv.fr/sga – Secrétariat général pour l’administration
On compte en France 275 nécropoles nationales où reposent 740 000 corps et 2 170 carrés militaires communaux où sont inhumés près de 98 000 soldats français. À l’étranger, plus de 1 000 lieux de sépultures de militaires français sont répartis dans 80 pays où 230 000 soldats sont inhumés.
Au total le ministère des Armées est ainsi responsable de la conservation de plus de 3 400 lieux de sépultures où reposent environ 1 100 000 militaires français tombés au service de la France.
Ce n’est qu’à partir du XIXe siècle que les fosses communes firent place aux sépultures individuelles. Le cimetière de Sidi-Feruch aménagé en juillet 1830 à la suite du débarquement français en Algérie en est la première illustration

Histoire des sépultures de guerre
Ce n’est qu’à partir du XIXe siècle que les fosses communes firent place aux sépultures individuelles. Le cimetière de Sidi-Feruch aménagé en juillet 1830 à la suite du débarquement français en Algérie en est la première illustration. Aux États-Unis, à partir de 1861, le ministère de la guerre procéda au recensement, à l’identification et à l’inhumation individuelle des soldats tués. En Europe, l’ampleur des pertes de la guerre de Crimée (1853-1856) ne permit pas d’identifier individuellement les morts et on déposa les soldats dans de grandes tombes communes. Cependant, dans le cimetière français de Sébastopol, ils furent regroupés par unité et dans le cimetière britannique, des plaques furent apposées pour chaque unité ainsi que pour chaque bâtiment de la marine ayant subi des pertes. Le traité de Paris de 1856, qui met fin à cette guerre, prévoit la préservation des cimetières en Crimée. Le traité de Francfort du 10 mai 1871, par lequel les gouvernements français et allemand s’engagent réciproquement à entretenir les tombes de guerre sur leurs territoires respectifs, traduit la volonté des États de prendre en charge à titre permanent la préservation des sépultures. Une loi allemande de 1872 et une loi française de 1873 organisent pour la première fois l’aménagement des sépultures de guerre et garantissent leur entretien. Des dispositions sont prises pour, dans la mesure du possible, regrouper les morts selon leur nationalité et leur religion. L’ossuaire de Champigny près de Paris ou celui de Bazeilles près de Sedan sont des exemples de cette nouvelle marque de respect envers les soldats tombés au champ d’honneur.
Avec la guerre de 1914-1918, les belligérants développèrent des pratiques d’inhumation plus soucieuses de l’individualité du soldat, qui porte désormais une plaque d’identité permettant de l’identifier. Dès le début du conflit, le principe de la tombe individuelle, que les Anglais érigèrent depuis la guerre des Boers (1899-1902), fut repris par les Allemands. Elle était surmontée d’un emblème indiquant l’identité du défunt et sa confession. Les sépultures communes étaient réservées aux restes mortels qui ne pouvaient être identifiés ou dissociés comme c’est le cas, par exemple, d’un groupe tué par un même obus. En revanche, la fosse commune restait la norme pour les Français. Cette pratique officielle, en retard sur les mœurs de la société, fut rapidement contestée par les soldats eux-mêmes, qui prirent l’habitude d’inhumer leurs camarades dans des tombes individuelles.
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