
La coopération entre collectivités locales et organisations des sociétés civiles de part et d’autre n’a cessé de se développer depuis un demi-siècle. Les jumelages des années 50 ont fait place à des projets de co-développement et d’investissement collectif qui jouent désormais un rôle déterminant pour des millions d’hommes, de femmes et d’enfants en Afrique subsaharienne. On voit là un effet à la fois paradoxal et logique de l’indépendance: d’égal à égal, intensifier les liens de partenariat. […]
La coopération décentralisée est un instrument de consolidation de la francophonie, d’autant plus que les programmes culturels y tiennent une place significative. […] En cette année du cinquantenaire, je salue donc les initiatives et évènements […]
Jacques Toubon
Ancien ministre,
Secrétaire général du Cinquantenaire des Indépendances Africaines en France
Historique

hospitalière.
La coopération décentralisée franco-nigérienne, forte d’une quarantaine de partenariats, existe depuis plus de vingt-trois ans. Malgré cette ancienneté, elle a connu une évolution relativement lente du fait principalement de la timidité des flux migratoires des nigériens vers la France et de l’absence d’élus locaux à la tête des collectivités territoriales nigériennes. Malgré un nombre significatif de partenariats, la coopération décentralisée est restée faible jusqu’à une date récente (une douzaine de partenariats répertoriés en 2002). Et pourtant, malgré ces faiblesses, elle a, dans la plupart des cas, toujours affiché dynamisme et constance. Les couples formés sont restés fidèles. Tout ou presque a changé à partir de 2003 avec l’avènement de la décentralisation au Niger: création de deux cent soixante neuf communes et communautés urbaines en 2003, premières élections municipales de juillet 2004, mise en place d’un dispositif franco-nigérien, le projet ANIYA, piloté au nord par le groupe pays Niger de Cités unies France avec le soutien financier du ministère français des Affaires étrangères et européennes (MAEE), des collectivités françaises et de l’État Nigérien.
État des lieux
Depuis quatre ans, la coopération décentralisée s’est enrichie d’une bonne vingtaine de nouveaux partenariats (22 signés entre 2006 et 2007) couvrant ainsi à peu près tous les échelons de décentralisation sans oublier les coopérations spécifiques comme la coopération universitaire ou hospitalière, qui compte aujourd’hui sans doute parmi les plus affirmées. Là où certains pays voisins peuvent afficher un nombre de partenariats supérieur, il n’est pas rare que seuls 50% de ces partenariats soient actifs. Au Niger, ce taux est très proche de 100%. Les fonds consacrés par les collectivités françaises au développement local et au renforcement des collectivités nigériennes sont passés, en une décennie, de quelques dizaines de milliers d’euros à près de 2M€ en 2008 et plus de 6 M€ pour 2010-2012 dont un apport financier du MAEE de 800 000€. Certes important, ce chiffre est insuffisant au regard des défis qui s’offrent au Niger. Plusieurs rencontres ont également été organisées par et avec les principaux acteurs de la coopération décentralisée, à savoir 3 colloques impulsés par ANIYA en mars 2005, novembre 2006 et novembre 2008 à Juvisy-sur-Orge ainsi que les Premières assises de la coopération décentralisée en avril 2009.
Perspectives
Les Assises de la coopération décentralisée franco-malienne qui se sont tenues du 12 au 14 décembre 2008 à Bamako ont favorisé l’échange d’expériences, l’identification de pistes d’amélioration et tracé des perspectives de travail et de développement des actions. L’importance qui est aujourd’hui reconnue aux autorités locales maliennes dans les politiques de développement procure à la coopération décentralisée une réelle légitimité en tant que partenaire pour la coopération au développement. Qui plus est, l’engouement des nouveaux arrivants et le dynamisme des plus anciens laissent présager de l’importance que peut prendre et que prendra sûrement la coopération décentralisée franco-malienne