
La coopération entre collectivités locales et organisations des sociétés civiles de part et d’autre n’a cessé de se développer depuis un demi-siècle. Les jumelages des années 50 ont fait place à des projets de co-développement et d’investissement collectif qui jouent désormais un rôle déterminant pour des millions d’hommes, de femmes et d’enfants en Afrique subsaharienne. On voit là un effet à la fois paradoxal et logique de l’indépendance: d’égal à égal, intensifier les liens de partenariat. […]
La coopération décentralisée est un instrument de consolidation de la francophonie, d’autant plus que les programmes culturels y tiennent une place significative. […]
En cette année du cinquantenaire, je salue donc les initiatives et évènements qui ont su mettre à l’honneur les conditions d’un débat ouvert et prometteur, autour de la place de la coopération décentralisée dans le nouveau partenariat que Français et Africains sont appelés à construire
Historique
Les prémisses de la coopération décentralisée franco-béninoise remontent aux années 1980. Les relations de partenariat entre les collectivités territoriales françaises et béninoises se sont intensifiées au cours des dernières années prenant une nouvelle dimension grâce à la mise en œuvre du processus de décentralisation au Bénin (engagé en 2000) et la tenue des premières élections communales en 2002 et 2003. De simples jumelages dans les années 80, les échanges se sont peu à peu multipliés et sont devenus de véritables partenariats apportant des opérations concrètes dans des domaines tels que le renforcement des services communaux, l’eau, la santé, l’éducation, le tourisme, etc. L’année 2008 a marqué un tournant important avec la tenue des deuxièmes élections locales au Bénin qui ont relancé de manière pérenne et active les relations de coopération franco-béninoise et ont permis l’élaboration de nouveaux partenariats.
Aujourd’hui, on note une quarantaine de partenariats actifs impliquant des communes et/ou des associations de communes béninoises avec des collectivités territoriales françaises
État des lieux
Près de 42 accords de partenariat entre collectivités locales françaises et béninoises ont été signés à ce jour et plus d’une centaine de projets mis en œuvre. Le nombre de collectivités locales françaises désireuses de nouer des partenariats avec les communes béninoises est de plus en plus important. Elles sont aujourd’hui au nombre de 53. Ces coopérations décentralisées s’engagent de plus en plus dans la pérennité (croissance du nombre de programmes pluriannuels). Les domaines d’action sont divers mais on note un engagement certain en faveur de l’appui institutionnel aux communes qui doivent faire face à d’importants transferts de compétences. Par ailleurs, des appuis au secteur économique, notamment aux secteurs touristique et artisanal et des initiatives de développement économique et solidaire apparaissent. On observe enfin un élargissement des coopérations de collectivités à collectivités et une implication de la société civile de part et d’autre. Si la coopération décentralisée se développe et se perfectionne, elle reste néanmoins disparate sur le territoire béninois.
Une trentaine de communes béninoises sur 77 sont impliquées dans des partenariats. Elles sont principalement situées au sud du Bénin, non loin de la côte Atlantique et des pôles politiques et économiques. Certains départements sont délaissés (Zou, Collines, Alibori…) alors que d’autres villes du Sud ont plusieurs partenaires (Ouidah, PortoNovo, Cotonou, etc.). La multiplication des partenariats, leurs intensifications et leurs disparités réclament des efforts concrets de coordination sur le territoire. Certaines démarches de mutualisation apparaissent d’ailleurs peu à peu (entre la coopération Guyancourt–Comé et la coopération Yvelines–communes du Mono par exemple).
Perspectives
Il importera également de renforcer et de clarifier les rôles entre les différents acteurs et structures en charge de la promotion et du suivi de la coopération décentralisée au Bénin (telles que l’Association nationale des communes béninoises, la Commission nationale de la coopération décentralisée, et les ministères de la Décentralisation et des Affaires étrangères).