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Le café show Publié le 28 février 2020

Gabriel Richard est arrivé à Detroit en 1804. Il y a découvert une communauté française, fondée par Antoine de Lamothe-Cadillac en 1701, mais a proposé une nouvelle vision enracinée dans l’idéologie catholique

Le prêtre sulpicien Gabriel Richard a été une figure francophone importante de l’histoire de Detroit, au Michigan. PHOTO : Tim Hinkle (statue) et PC/PAUL SANCYA (ville)

Dans le cadre de la toute première chronique Francophonie des Amériques, on découvre le rôle crucial qu’a joué le curé Gabriel Richard dans l’histoire de Detroit. Poussé à l’exil en raison d’un contexte politique défavorable, le Français originaire de Saintes, en Charentes-Maritimes, laissera sa marque sur le territoire en composant la devise de la ville et en participant à la fondation de l’Université du Michigan. Claire-Marie Brisson, doctorante en études françaises de l’Université de Virginie à Charlottesville, nous raconte son histoire.

1792, la France est en plein bouleversements révolutionnaires quand le prêtre de la compagnie des Sulpiciens s’embarque pour l’Amérique.

Les révolutionnaires étaient contre l’Église et le pouvoir des prêtres, donc un certain nombre d’entre eux passent l’Atlantique et sont venus d’abord à Baltimore ou Washington, mais ils ont ensuite reçu des directives d’aller n’importe où en Amérique du Nord, où les gens ne sont pas forcément catholiques ou chrétiens.

Gabriel Richard est arrivé à Detroit en 1804. Il y a découvert une communauté française, fondée par Antoine de Lamothe-Cadillac en 1701, mais a proposé une nouvelle vision enracinée dans l’idéologie catholique. Après le grand feu qui a détruit la ville en 1805, il a voulu en ériger une autre, plus ajustée à sa vision, dont il écrira la devise, Speramus melhora ; resurget cineribus (nous espérons des temps meilleurs ; la ville renaîtra de ses cendres).

Cofondateur de l’Université du Michigan, il a aussi fondé le premier journal jamais publié au Michigan en français et en anglais, l’Essai du Michigan (The Michigan Essay or Impartial Observer). Ce n’est pas apparent de nos jours de parler français dans un journal à Detroit.

 Quand j’étais à l’école, on a appris sur l’histoire de Detroit et ça commençait avec Gabriel Richard. Pas avec Antoine de Lamothe-Cadillac, même si on avait des informations là-dessus, ça a vraiment commencé avec cette histoire. »

— Une citation de  Claire-Marie Brisson
 

En plus d’avoir laissé sa trace dans les manuels d’histoire et dans la devise de la ville, des écoles ont été nommées en son nom et des statues ont été érigées en son honneur. La mémoire de la présence francophone est rappelée dans le nom de rues, de villes ou de marques de voitures.

Il existe toujours la sous-culture Muskrat French. Quand mon grand-père s’est installé à Detroit de Québec, nous n’avons pas été acceptés comme Muskrat French. Même si je suis francophone de Detroit, je ne suis pas membre de cette communauté. Il y a des différences entre ceux qui sont arrivés pour l’industrie automobile et les gens qui étaient là dans la période de Gabriel Richard ou de Cadillac. Mais certains de la communauté parlent toujours français ou utilisent des mots du français en anglais. Il y a même certains mots des Premières Nations qui sont spécifiques à la région. Il y a toujours un festival annuel où on peut trouver le vrai Muskrat French, c’est la Marche du nain rouge.


retrouver l’article dans son environnement d’origine : 
https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/le-cafe-show/segments/chronique/152648/francophonie-etats-unis-detroit-michigan-gabriel-richard-claire-marie-brisson


 

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