via : retronews
A propos au Pacte d’Amitié Franco-Yougoslave (BORIVOIÉ-B. MIRKOVITCH 1927)
Les Annales politiques et littéraires, 1 décembre 1927, p. 49/55
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Extrême-Asie
revue populaire paraissant le dimanche
22 avril 1883 – 1 janvier 1970
Les Annales politiques et littéraires sont lancées en 1883 sous l’impulsion de Jules Brisson. Grand public, la revue connaît une certaine renommée auprès de la petite et moyenne bourgeoisie de province, favorable aux républicains modérés. Une audience qu’elle s’efforce de séduire toutes les semaines via une ligne éditoriale de proximité. Le journal devient bimensuel à partir de 1927, mensuel en 1950 et cesse de paraître aux abords des années 1970, après près d’un siècle de publication.
Grâce à l’influence de l’esprit français, les Yougoslaves ont su découvrir la beauté de leur pays, la valeur de leurs oeuvres spirituelles et de leurs monuments historiques
SERBIE, CROATIE, SLOVÉNIE
A propos au Pacte d’Amitié Franco-Yougoslave
TEXTE INTEGRAL
AUCUNE BRANCHE d’activité publique et privée dans l’ancienne Serbie et dans le royaume des Serbes, Croates et Slovènes n’est restée sans influence française. C’est grâce à la France et aux Français que le peuple yougoslave a pu connaître les grandes et bienfaisantes acquisitions du monde entier : la signification des libertés individuelles et politiques, du Parlement et du parlementarisme, de l’autonomie des tribunaux, l’importance de la presse, de la rhétorique, etc..
Ce sont les Français qui ont appris à la nation yougoslave de quelle manière devaient être organisés administrativement le pouvoir d’Etat et l’instruction publique. Grâce à l’influence de l’esprit français, les Yougoslaves ont su découvrir la beauté de leur pays, la valeur de leurs oeuvres spirituelles et de leurs monuments historiques. Le peuple serbe-croate-slovène doit à cette influence heureuse de savoir considérer justement les choses et de méditer sur elles. Et c’est pourquoi, aujourd’hui, tout foyer yougoslave, de la petite cabane paysanne au palais de la métropole, connaît la grandeur et la force de la nation française.
Il faut que les étrangers qu’étonne l’explosion de l’enthousiasme dans le royaume des Serbes, Croates et Slovènes, à l’occasion de la signature du pacte d’amitié franco-yougoslave, sachent que la signature du dit pacte n’est que l’apothéose d’une conscience profonde de ce que la nation yougoslave doit à l’influence de l’esprit français. Il faut leur rappeler la naissance dans le passé lointain de l’amitié franco-yougoslave, scellée par le sang versé en commun sur les champs de bataille. Il faut leur rappeler aussi cette grande vertu de la nation yougoslave qui est de ne jamais oublier l’assistance qu’on lui prête aux heures du danger national. Et la France est précisément ce pays qui n’a jamais marchandé son amitié au peuple yougoslave. De tout temps et en toute occasion, les Français ont accueilli à coeur ouvert les appels du jeune royaume et lui ont toujours offert généreusement leurs services quels que fussent les besoins qu’il éprouvait.
S’étant, parmi les premiers, rendu compte de la capacité intellectuelle et physique du peuple yougoslave pour une activité économique, les Français ont, avant toutes autres nations, apprécié à leur juste valeur les richesses naturelles de la Yougoslavie et, les premiers, ils ont contribué à mettre en mouvement ces capitaux. C’est ainsi que le commerce, l’industrie, les banques, les chemins de fer et, en particulier, les mines yougoslaves comptent toujours, parmi leurs premiers grands fondateurs et plus anciens amis, quelque nom de citoyen français.
Aucun de ces faits ne doit être perdu de vue lorsqu’on parle du pacte d’amitié qui vient d’être conclu entre le royaume des Serbes, Croates et Slovènes et la France. Ces pays ont donné, jusqu’à présent, des preuves manifestes qu’ils désirent un développement pacifique pour tous les peuples, et qu’ils tiennent aux relations amicales entre les nations et à la sécurité de la paix universelle.
Le pacte d’amitié franco-yougoslave présente un gage de paix en Europe Centrale et dans les Balkans, et rien d’autre.
BORIVOIÉ-B. MIRKOVITCH.
TRACES DE FRANCE 