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L’ influence française au dehors : le Maroc.
Manuel général de l’instruction primaire, 21 février 1914, p. 3/8
Nous avons seulement voulu aujourd’hui montrer brièvement les progrès réalisés par le commerce marocain sous l’influence du protectorat français
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De tous les pays extra-européens, le Maroc est le plus rapproché de la France. Entre la côte espagnole et le rivage marocain, vers Tanger, la distance a franchir par mer n’est que d’une douzaine de kilomètres ; l’accès du pays est donc plus facile encore que celui de l’Algérie. Le Maroc tout entier, à l’exception de la partie la plus septentrionale, est placé sous notre protectorat, depuis le traité du 31 mars 1911 entre Moulay Hafid et le Gouvernement Français.
Dès maintenant, les résultats de l’influence française sont des plus satisfaisants. Le commerce fait des progrès rapides. tandis qu’en 1907 les importations maritimes s’étaient élevées à environ 36 millions de francs, elles atteignirent, dès 1911, 78 millions; pendant la même période, les exportations passaient de 29 millions à 68 millions. Entre 1911 et 1912, les progrès ont été plus remarquables encore ; en raison d’une mauvaise récolte, le chiffre des exportations a quelque peu rétrogradé (66 millions contre 68 en 1911), mais celui des importations a atteint 134 millions de francs, soit le double du chiffre de 1911.
Les principales marchandises d’importation sont : 1° Les tissus, qui représentent à. eux seuls le tiers des produits étrangers introduits au Maroc ; 2e Les produits alimentaires ; 3° Les matériaux de construction ; 4° Les huiles, houilles, métaux, machines de toutes sortes, etc…
Les produits d’exportation sont surtout des produits d’agriculture et d’élevage, car le Maroc est un pays encore essentiellement agricole.
Le Maroc, qui de tous les pays de l’Afrique du Nord est de beaucoup le mieux arrosé, doit à ses nombreux cours d’eau d’être une contrée d’une fertilité devenue légendaire; et sans l’insécurité qui y a régné jusqu’ici, il eût depuis longtemps acquis un développement incomparablement supérieur.
En dehors des industries agricoles, le Maroc possède de nombreuses et abondantes richesses de toutes sortes : ses mines constituent probablement la principale d’entre elles : fer, cuivre, antimoine, plomb argentière, s’y rencontrent en abondance. On attend avec impatience, pour les exploiter, la promulgation de la loi minière et l’établissement des voies de communication nécessaires au transport des minerais.
Le Maroc, naguère encore divisé en petites tribus, pratiquement indépendantes, ne possède, pour celte raison, aucune grande voie de communication. Tout est donc entièrement à créer. Le nouvel emprunt permettra la réalisation de nombreux travaux d’intérêt général (routes, chemins de fer, télégraphe, téléphone, etc.), qui, comme on le voit, sont indispensables au développement économique du pays. Les premières voies ferrées dont l’exécution est projetée, sont celles de Fez à Casablanca par Metknes, Mehedia, et Rabat; et de Casablanca à Marrakesch par Settat. On compte que le programme déjà prévu comporte un total de 1 000 kilomètres de ravi.
Quant à la situation financière du Maroc, nous nous réservons d’en rendre compte lorsque nous aurons à faire connaître les conditions du nouvel emprunt. Nous avons seulement voulu aujourd’hui montrer brièvement les progrès réalisés par le commerce marocain sous l’influence du protectorat français et donner une idée succincte des possibilités économiques de la contrée; ce n’est certes pas en quelques lignes que l’on peut étudier un pays comme le Maroc; mais ce que nous avons exposé suffira, nous l’espérons, à faire tout au moins entrevoir l’importance de notre nouvelle zone d’influence.
TRACES DE FRANCE 