via : retronews

Mercure de France (1890-1965), 1 décembre 1937, p. 127/224 – Influences étrangères dans la littérature bulgare, 

Fondé en 1890 par l’ancienne rédaction de La PléiadeLe Mercure de France devient sous la direction d’Alfred Vallette une autorité dans le monde littéraire et artistique. Héritier du Mercure Galant et des deux premières versions du Mercure de France, cette série moderne du journal étend son assise au travers d’une société d’édition publiant les principaux auteurs des diverses avants-gardes littéraires de l’époque. La revue paraît quant à elle jusqu’en 1965.

Nous voyons par des analyses précises comment les grands écrivains bulgares ont été nourris de nos grands écrivains modernes et particulièrement de nos poètes romantiques et symbolistes

 

Mercure de France (1890-1965), 1 décembre 1937, p. 127/224 – Influences étrangères dans la littérature bulgare (capture d’écran)

https://www.retronews.fr/journal/mercure-de-france-1890-1965/1-decembre-1937/118/4092733/127


Voici un livre (Influences étrangères dans la littérature bulgare) publié à Sofia et écrit en français par un Bulgare, M. Nicolaï Dontchev. La copieuse partie de ce livre consacrée à l’influence française en Bulgarie est réconfortante pour un Français. Nous apprenons que dans ce pays que nous connaissons mal, la langue française reste encore la langue étrangère pour qui l’on garde la plus vive prédilection. Nous voyons par des analyses précises comment les grands écrivains bulgares ont été nourris de nos grands écrivains modernes et particulièrement de nos poètes romantiques et symbolistes.

« Peu à peu, avec la diffusion de la langue française en Bulgarie, la littérature française rayonnant de noms illustres commence à attirer l’attention du lettré bulgare qui ne saurait certes demeurer impassible en face d’aussi brillants représentants du génie français tels que Babelais, Corneille, Voltaire, Rousseau, Auguste Comte, Renan, Racine, Molière, La Fontaine, Chateaubriand, Hugo, Lamartine, Balzac, Emile Zola, Flaubert, Baudelaire, Anatole France, Verlaine, etc. C’est à eux et à tant d’autres encore que la France doit sa gloire universelle et immarcescible. L’œuvre immense créée par ses philosophes, poètes et prosateurs ofïre une source profonde et intarissable de culture humaine. Nos écrivains, représentants d’une littérature jeune encore, sans grandes traditions, ne peuvent naturellement pas ne pas tourner leurs yeux vers la lumière éblouissante que répand la littérature française et se soumettre à l’influence bienfaisante des grands maîtres français… »

Page révélatrice au possible et qui montre que le livre français n’est pas simplement un objet de luxe, mais l’agent capital de l’influence française dans le monde. Eh! bien, dites aux Bulgares, M. Dontchev, que le livre français qui est le vrai trait d’union entre la Bulgarie et la France, est gravement menacé. On l’a frappé d’une taxe toute pareille à celle qui tombe sur les produits de parfumerie. Cette taxe représente quinze millions de recettes dans un budget de cinquante milliards- Elle se présente comme le coup de grâce porté au livre français. Les efforts tenaces de M. Georges Duhamel et de quelques autres n’ont pu faire dégrever le livre français fort mal en point. Dites cela en Bulgarie, M. Dontchev, dites que la France ne fait rien pour sauver son agent le plus efficace à l’étranger! Je souhaite au livre de M. Dontchev de se répandre dans notre pays. Aussi bien, M. Dontchev possède les qualités d’un critique informé, alerte et pénétrant, à la française!

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Je termine en vous recommandant la Grammaire française de MM. Bloch et Georgin. C’est un livre qui doit naturellement prendre place dans la bibliothèque d’un « honnête homme ». La matière est riche, mais clairement distribuée. Ce livre sage fait leur part aux vues nouvelles des grammai riens modernes tout en conservant le contact avec les formes traditionnelles des ouvrages de grammaire. L’homme cultivé, mais qui n’est un spécialiste dans les questions de langage, ne s’v trouvera pas dépaysé comme il arrive assez fréquem ment dans certaines grammaires modernes.

GABRIEL BRUNET.

 

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