Éditeur ‏ : ‎ First (5 novembre 2020) Langue ‏ : ‎ Français Broché ‏ : ‎ 288 pages

Quatrième de couverture

De Jacques Offenbach à Romain Gary en passant par Marie Curie, Guillaume Apollinaire, Émile Zola ou encore Joséphine Baker, il est temps de raconter l’amour pour la France de ces hommes et ces femmes venus d’ailleurs. Tous ont été en leur temps de jeunes immigrés, en butte aux souffrances de l’exil, et victimes d’humiliations. Mais tous ont voulu mettre au service de leur pays d’adoption l’héritage qu’ils avaient reçu, et lui ont ainsi donné sa richesse et ses lettres de noblesse. Les destins hors du commun des héros de cet ouvrage les ont inscrits pour toujours dans la mémoire collective. Avec ce livre, réconcilions la France avec cette histoire, puisque l’histoire de la France, c’est aussi l’histoire du monde.

Le parcours de ces personnages démontre qu’être Français, c’est avant tout le vouloir


INTRODUCTION

Aujourd’hui, plus d’un quart des habitants de la France ont des parents ou des grands-parents originaires d’un pays étranger, venant d’États voisins, ou bien d’Europe centrale, et, plus récemment, de pays issus de l’ancien Empire colonial français.

L’histoire de nos grands hommes a pendant longtemps facilité l’assimilation des populations immigrées, et cela avec succès. Parmi tous ceux qui ont œuvré à la construction de notre nation, beaucoup n’étaient pas nés Français. Pourquoi ne pas transmettre notre émerveillement devant tous ces hommes et ces femmes qui ont participé au rayonnement culturel de notre pays, au développement politique, à la victoire militaire et à la prospérité économique ? On ne peut qu’être admiratif face aux trésors de courage, d’inventivité et de génie dont ils ont usé pour s’intégrer. Le but de ce livre est de réconcilier la France avec cette histoire puisque l’histoire de la France, c’est aussi l’histoire du monde. Nous possédons la plus grande communauté musulmane d’Europe, la plus grande communauté juive d’Europe et une communauté asiatique très importante vit dans notre pays.

Donnons aux nouveaux venus l’amour et la passion de notre histoire et nous leur ferons aimer la France.

De Jacques Offenbach à Romain Gary en passant par Marie Curie, Blaise Diagne, Guillaume Apollinaire, Missak Manouchian, ou encore Joséphine Baker, il est temps de raconter l’intégration de tous ces hommes et femmes venus d’ailleurs et qui ont aimé la France. Tous ont voulu mettre au service de leur pays d’adoption l’héritage qu’ils avaient reçu, même s’ils ont été en leur temps de jeunes immigrés, en butte aux souffrances de l’exil, aux humiliations, aux lazzis de ceux qui se sentaient de « bons Français ». Étrangers, ces hommes et ces femmes durent lutter pour s’intégrer, affronter le regard de la société et les préjugés raciaux. Néanmoins, plus que d’autres, ils ont donné à leur pays d’adoption ses lettres de noblesse. Leurs destins particuliers se sont inscrits dans la mémoire collective et font désormais partie intégrante de l’histoire de France.

Jacob Offenbach, né juif allemand devenu le roi de la vie parisienne est l’« inventeur » du french cancan, cette danse effrénée qui reste l’un des symboles de la France à travers le monde ; Marie Curie Sklodowska, née polonaise, naturalisée française, est la seule femme à avoir reçu deux prix Nobel. Qui sait qu’elle fut une femme malmenée par les préjugés de son temps ? Qui sait que le grand peintre Marc Chagall fut en proie à un antisémitisme virulent ? Et que dire du premier maire noir de Paris : Severiano de Heredia, traité de « ministre chocolat » ? Natif du Sénégal, Blaise Diagne fut ministre de la République et le premier député africain élu à l’Assemblée nationale en 1914 (alors que les Afro-Américains durent attendre 1966 pour voir l’un des leurs siéger au Sénat des États-Unis). Léon Gambetta, le fondateur de la IIIe République, fils d’immigrés italiens, ne sera naturalisé français qu’à 21 ans, et Joséphine Baker l’Américaine est devenue la première star noire internationale grâce à la France. Sa liberté, elle dit l’avoir obtenue en France où, le moment venu, elle lutta contre le nazisme au point de s’engager activement dans la Résistance, tout en ne cessant d’affirmer son amour pour sa nouvelle patrie. Qui de plus Français que l’écrivain et journaliste engagé dans tous les combats contre l’injustice, Émile Zola, que le poète Guillaume Apollinaire – Guglielmo de Kostrowitzky de son vrai nom – ou que le récent prix Nobel de physique, Georges Charpak ? Enfant, celui-ci avait reçu à l’école une éducation républicaine. Malgré les souffrances, les injustices, les insultes, Charpak reconnaissait, comme de nombreux autres immigrés de cette génération, tout ce qu’il devait à son nouveau pays ; il en avait appris l’histoire et avait appris à l’aimer. Tous ces noms révèlent plus qu’ils n’éclipsent tous les autres moins connus, obscurs et sans grade, tel le correcteur de Charlie Hebdo surnommé « Mustapha Baudelaire », abattu par les terroristes islamistes dans l’attentat du 7 janvier 2015, un fou de Rimbaud et de… Baudelaire.

Chacun de nos portraits retrace cette histoire double, celle des origines étrangères d’une femme ou d’un homme, et celle de son destin français. Il ne s’agit pas de conjuguer au passé cet héritage, mais d’observer les effets qu’il exerce toujours aujourd’hui, à travers la succession de générations qui introduisent dans notre culture et nos habitudes des traits venus d’ailleurs.

Raconter leurs trajectoires singulières invite à prendre de la hauteur et permet de lutter contre tous les préjugés, trop souvent à l’œuvre sur ce sujet, en rappelant que nous avons tous été, à un moment donné de notre histoire, des migrants. Ces exemples doivent servir à montrer que malgré les difficultés qu’ils ont rencontrées, la France reste l’un des pays les plus ouverts de notre planète, et un pays au sein duquel les chances d’intégration sont les plus solides. Prendre le temps du détour par l’histoire en suivant ces destins particuliers, c’est mesurer à quel point l’immigration constitue l’un des fondements de notre société. La France est le plus ancien pays d’immigration d’Europe. Dès la fin du XIXe siècle, une immigration de masse a résolu le problème de la pénurie de main-d’œuvre. D’abord strictement frontalière, elle s’est diversifiée et renforcée après la Première Guerre mondiale. La France est alors devenue l’un des premiers foyers d’immigration dans le monde pour des raisons économiques comme idéologiques, en patrie des droits de l’homme, et donc éternel refuge pour tous les persécutés.

Le parcours de ces personnages démontre qu’être Français, c’est avant tout le vouloir. C’est ce que nous prouve notamment le destin de Roman Kacew, petit juif lituanien devenu le grand écrivain Romain Gary, deux fois lauréat du prix Goncourt, Compagnon de la Libération, capitaine de réserve de la France libre, commandeur de la Légion d’honneur et consul de France. Gary a été élevé par Nina Kacew, sa mère, dans le culte de la France. Enfant à Vilnius, elle lui apprenait la Marseillaise, les épopées de Jeanne d’Arc et de Napoléon. Le message de Romain Gary aux générations futures est emblématique : « Le nationalisme, c’est la haine de l’autre et le patriotisme, l’amour des siens… » « Gaulliste inconditionnel », il insiste sur la nécessité de l’existence d’un récit national soigneusement entretenu : « Les civilisations se sont faites et maintenues par la fidélité à l’idée mythologique qu’elles se faisaient d’elles-mêmes… » Il développe une approche visionnaire de la France : « Sur le plan national, je crois profondément que le respect du patrimoine culturel de la France est incompatible avec tout repli nationaliste de la France sur elle-même. » Mais un patriotisme exacerbé doit servir avant tout à ne pas se résigner à la fatalité, aux désillusions de la mondialisation, aux échecs répétés de la réalité quotidienne.

Georges Charpak, lors de sa demande de nationalité, rappelle cette longue construction : « Je désire être naturalisé français, car je suis devenu absolument Français par ma formation. J’ai servi la France dans la Résistance, j’ai été arrêté et déporté pour cela, je désire maintenant continuer à servir la France par mon travail. »

Être Français, c’est donc adhérer aux quatre valeurs qui sont les piliers de l’identité française : la liberté d’expression et de penser (qui est loin d’exister partout dans le monde…) ; l’égalité des droits, inscrite durablement depuis le Code civil de 1804 ; la langue, instrument d’unification de la France depuis 1539, socle de son identité ; et enfin, comme nous l’avons vu, l’histoire. De son enseignement surgit un sentiment puissant qui forge l’appartenance à la nation.

L’unité française et son indivisibilité, exprimées par les lois de République, font que ces lois doivent rester les mêmes sur tout le territoire. Telle est la clé de l’intégration. Et redonner une volonté de vivre ensemble en partageant ces valeurs communes enrichies par un passé que nous nous approprions est important. Nos valeurs fondamentales définissent un dénominateur commun, afin que quelles que soient leurs origines, les Français se rapprochent et composent à nouveau une véritable nation et comblent ainsi les fractures qui les divisent… Comme disait le philosophe et historien Ernest Renan, nous sommes donc Français parce que nous le voulons sincèrement et cette volonté commune est un « plébiscite de chaque jour… »

Si nous voulons marcher vers le futur, retournons toujours à nos racines

Dimitri Casali – Biographie
Né à Constantine (Algérie) le 23 février 1960, Dimitri Casali est passionné d’histoire et de musique. Membre dans sa jeunesse du groupe pop-rock Apple Pie, il soutient en 1995 sous la direction de Jean Tulard un mémoire de maîtrise sur le mythe musical napoléonien. En 1997, alors qu’il débute une carrière d’enseignant (poursuivie jusqu’en 2003), il met au point Historock, un outil pédagogique destiné sensibiliser les jeunes à l’histoire par le biais de compositions musicales originales. Passionné par la figure de Napoléon, il écrit et compose également Napoléon : l’opéra-rock, représenté en 2012 à Ajaccio. On retrouve son souci didactique dans la trentaine d’ouvrages historiques qu’il a signés, destinés au grand public, à la jeunesse ou aux scolaires. Il milite pour une relecture de l’histoire nationale affranchie de visions du passé qu’il juge culpabilisantes, marquées par l’esprit de repentance et le politiquement correct. Dans son Altermanuel d’histoire de France (Prix du Guesclin 2011), il critique l’enseignement actuel de l’histoire en France et glorifie l’école de la Troisième République qui forgeait une identité républicaine nationale. Son dernier ouvrage s’intitule L’Histoire de France par la peinture (2015). Dimitri Casali collabore régulièrement avec la presse écrite, la télévision et avec divers festivals historiques.

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