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L’architecte désigné, Barnabé Guimard (aidé pour le parc par Joachim Zinner), se conforma aux exigences autrichiennes : adopter une architecture uniforme marquant le retour au classicisme antique tel que les Français l’avaient réinterprété
PARC DE BRUXELLES
Le plus ancien parc de la ville

Tracé au 18e siècle sur les ruines de l’ancien parc des ducs de Bourgogne et des gouverneurs des Pays-Bas, le parc de Bruxelles fut le premier parc public de la ville. En bordure de la place des Palais, symbole du pouvoir, il ajoute par sa prestance à la solennité des lieux.
Le parc fut conçu et conservé comme une promenade néo-classique : de larges allées dont la rectitude est appuyée par de longues plates-bandes de gazon créent les perspectives et appuient les cheminements. Pour agrémenter cette promenade, le parc a été décoré de nombreuses statues (aujourd’hui des copies) dont les thèmes s’inspirent de la mythologie gréco-romaine.
De 2000 à 2002, d’importants travaux de rénovation ont remis à neuf ce plus ancien parc bruxellois.
HISTOIRE
A Bruxelles, du 11e au 18e siècle, la colline du Coudenberg, située au nord-est de l’ancienne cité, fut le siège du pouvoir en place. Le seigneur de Bruxelles d’abord, la cour brabançonne ensuite, puis celle des ducs de Bourgogne et des gouverneurs des Habsbourg d’Espagne et d’Autriche occupèrent et agrandirent progressivement le palais édifié sur cette colline. Sans doute dès le départ un « parc » était-il contigu à cette majestueuse demeure des souverains.
Sa première mention dans les écrits remonte au début du 14e siècle. On y parle d’un vignoble et d’une réserve boisée pour la chasse. Après la construction de la deuxième enceinte de la ville, Philippe Le Bon acquit de nouveaux terrains au profit de ce parc. Plus prolixes, les textes de l’époque de son descendant, Charles Quint, mentionnent la réserve à gibier, le jardin privé du duc appelé « feuillée » ou « labyrinthe » en référence aux compositions végétales qui le structuraient et un petit parc composé de parterres fleuris, d’un vignoble, d’un vivier, d’un champ pour les tournois et d’un espace pour le jeu de paume.
Au début du 17e siècle, les archiducs Albert et Isabelle ajoutèrent des ouvrages en rocailles, une grotte et des jeux d’eau.
Le palais du Coudenberg fut entièrement détruit par les flammes la nuit du 3 au 4 février 1731, obligeant le relogement de la cour de l’archiduchesse Marie-Elisabeth dans l’hôtel d’Orange voisin. Reconstruire exigeait des moyens financiers que les Pays-Bas autrichiens n’avaient pas à cette époque-là. Le palais resta donc à l’état de ruine pendant 45 ans attendant des jours meilleurs.
En 1775, le gouvernement des Pays-Bas autrichiens et la Ville de Bruxelles arrivèrent à un accord : on allait niveler les ruines et l’ancien parc pour créer autour d’une place et d’un espace vert, un tout nouveau quartier. Pour permettre le financement des travaux, l’ancien parc allait être réduit de moitié au profit d’un lotissement.
L’architecte désigné, Barnabé Guimard (aidé pour le parc par Joachim Zinner), se conforma aux exigences autrichiennes : adopter une architecture uniforme marquant le retour au classicisme antique tel que les Français l’avaient réinterprété. Les travaux s’étalèrent entre 1776 et 1783.
Les premières activités sportives sont organisées dans le parc en 1920. Un complexe sportif est alors créé dont les installations actuelles, sur la Plaine des Sports dans la partie haute de l’espace vert, remontent aux années soixante.
Pour permettre le terrassement qui servirait de base au nouveau parc, 1220 ormes, hêtres et tilleuls furent abattus ; 435 seulement restèrent debout. Le nivellement, le tracé des allées, les plantations, le gazonnage des plates-bandes, le placement du bassin octogonal, des statues et la construction du Vauxhall, prirent près de huit ans.
Bruxelles disposait donc enfin du parc qui allait, comme Charles de Lorraine l’avait souhaité « augmenter l’aisance du public et contribuer en même temps à l’embellissement de la capitale et la rendre par ce moyen digne du séjour de la Cour et de la curiosité des étrangers ».
Par un décret du 11 décembre 1797, l’Administration départementale de la Dyle (les provinces belges étaient passées sous autorité française en 1792) transféra à la Ville de Bruxelles la charge de l’entretien du parc de Bruxelles. Une fonction dont elle s’acquitte encore aujourd’hui.
Le parc a été restauré après la première guerre mondiale. Classé comme site en 1972, il appartient aujourd’hui à la Région bruxelloise qui en assure la gestion et l’entretien.