source : http://www.edifices-et-memoires.com/
Par Karim Ben Khalifa – le 19/04/2017
Présentation et objectifs :
L’association Edifices & Mémoires surgit, comme un sentiment d’urgence, vise la réappropriation « autrement » du patrimoine, elle se place comme organisme médiateur entre la recherche scientifique et l’action citoyenne. Edifices & Mémoires cherche à offrir à tous, non seulement, un terrain de recherche-action pluridisciplinaire pour ceux qui auront besoin d’avoir accès à des relevés, des cartographies, des informations sur des lieux faisant partis de notre mémoire d’hier et d’aujourd’hui, mais aussi à offrir un terrain d’études, d’immersion et de rencontre entre des professionnels, académiques, artistes et tout citoyen voulant valoriser et mettre en place de nouvelles technologies pour faciliter l’accès et s’approprier « autrement » un patrimoine tunisien varié qui ne cesse de se régénérer

Histoire & légende
L’hôtel des postes et télégraphes de Tunis est un édifice de style beaux-arts, oeuvre de l’architecte Henri Saladin.
Saladin avoue « avoir eu le coup de foudre »pour la Tunisie qu’il visita en 1882. Invité par René Cagnat (Historien épigraphiste français) à se joindre à sa campagne de recensement des sites archéologiques en Tunisie (1882-1883), Il y revint comme architecte de la Régence et dessina, puis réalisa l’édifice, avenue Charles de Gaulle, dans le style des Antonins qui caractérisait l’architecture antique du pays, avec ses chapiteaux composites, ses colonnes plates, et ses couronnes de feuillage.
D’après les inscriptions gravées sur la façade, bâtiment a été construit en 1891. Avec des formes rappelant celles de la Renaissance italienne, la façade principale est scandée par des colonnes doriques monumentales qui supportent des arcs en plein cintre, abritant de larges baies. Cette élévation évoque celle de l’École des beaux-arts de Paris conçue par Duban.
Saladin semble s’être inspiré de ses dispositifs rationnels, pour laisser la lumière pénétrer à l’intérieur. Toutefois, en ce qui concerne la structure, Saladin a préféré avoir recours à la pierre. Comme Duban et Labrouste avant lui, Saladin appose sur la façade une série d’inscriptions et d’éléments décoratifs annonçant la fonction et le statut du bâtiment. Dans les écoinçons, un médaillon avec le croissant de lune et l’étoile (symboles de l’Islam) encadrant la façade, les mots « Tunisie » et « France », rappellent le contexte politique sous lequel ce bâtiment a été construit.
Henri Saladin déclarait avoir puisé son inspiration au sommet de la médina: « là se trouvait une petite maison arabe où j’ai demeuré autrefois et du haut de laquelle j’ai souvent le soir contemplé l’admirable panorama de Tunis. »
Crédits photos : AHMED BEN YAGHLANE Wikimedia commons.
Sources d’informations: MYRIAM BACHA. Henri Saladin (1851-1923). Un architecte « Beaux-Arts » promoteur de l’art islamique tunisien Mémoire d’Afrique du Nord, Annie Krieger Krynicki Poste centrale de Tunis, Wikipédia