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La Monnaie de Paris, 1150 ans d’histoire | Monnaie de Paris

La Monnaie de Paris est la plus ancienne institution de France et la plus vieille entreprise du monde. La Monnaie de Paris est officiellement créée en 864 avec l’édit de Pitres. Charles II – dit le Chauve – y décrète la création d’un atelier monétaire parisien attaché à la Couronne, en complément de huit autres ateliers en Province. Seul atelier en France à produire sans interruption depuis sa création, l’atelier parisien s’imposera pendant l’Ancien Régime comme le premier atelier du royaume.
Suite à la division de l’empire carolingien, officialisée en 843 par le traité de Verdun, le pouvoir impérial s’affaiblit fortement et les ateliers monétaires sont très nombreux et répartis sur l’ensemble du territoire. L’un des héritiers de Charlemagne, Charles II, dit le Chauve, va se servir de la réorganisation de la frappe monétaire pour rétablir une unité territoriale et identitaire. Avec la promulgation de l’Edit de Pîtres le 25 juin 864, il affirme son pouvoir et créé 10 ateliers monétaires, dont la Monnaie de Paris. A partir de Philippe Auguste (1180-1223) et de Saint Louis (1226- 1270), la monnaie royale gagne du terrain sur les zones féodales, limitant les privilèges des seigneurs locaux.

Le nombre d’ateliers varie pendant plusieurs siècles: les crises monétaires (induisant fermetures et réouvertures répétées de certains ateliers), les besoins du Roi (financement des guerres, etc.) et les annexions territoriales à la Couronne font régulièrement fluctuer leur nombre. Ainsi, si les ateliers étaient au nombre de 22 fin 1689, ils étaient 27 à peine deux ans plus tard, pour ensuite disparaître progressivement : en 1870 il n’en reste que 3 : Bordeaux, Paris et Strasbourg, et en 1878, seule la Monnaie de Paris reste active.
En 2014, la Monnaie de Paris a fait revivre l’ancien réseau des hôtels des Monnaies de France qui ont contribué à son histoire et à son rayonnement avec l’exposition nationale Pile/Face 1150 ans d’histoire des ateliers monétaires en France, présentée dans 20 villes de France de mi-juin aux journées européennes du patrimoine en septembre. Cette exposition retraçait l’histoire de la frappe monétaire, les différents métiers qui y sont liés, ainsi que le destin particulier de chacun des anciens ateliers participants à l’opération.
Depuis le IXème siècle, La Monnaie de Paris a connu plusieurs localisations. Le plus ancien atelier parisien qui soit connu était situé sur l’île de la Cité. Il fut ensuite déplacé plusieurs fois. La Monnaie de Paris, par son activité primordiale pour le pouvoir royal, a toujours été située à proximité immédiate de la résidence des rois. D’abord installée dans l’actuel Palais de Justice (Conciergerie) – ancien château des rois carolingiens puis capétiens – elle connaît ensuite plusieurs localisations, dont la rive droite de Paris, à côté du Louvre, nouvelle résidence royale et lieu de conservation du trésor, dans l’actuelle rue de la Monnaie à laquelle elle a donné son nom. Devenue trop vétuste et exigüe, on envisagea dès 1672 le déménagement sur la rive gauche de la Seine, qui mettra cependant plus de 100 ans à voir le jour.
C’est Louis XV qui décide la construction du bâtiment actuel sur le quai de Conti, dans le VIème arrondissement de Paris. Il confie la réalisation du palais sur Seine et de la manufacture royale à l’architecte Jacques-Denis Antoine. Les travaux de fondation débutent à la fin de 1769, tandis que la première pierre est posée le 30 avril 1771. La Monnaie de Paris est officiellement installée quai de Conti le 20 décembre 1775.
L’édifice, dont la vocation industrielle d’origine a été conservée jusqu’à nos jours, est la première grande construction à Paris sous le règne de Louis XV. Cet ensemble architectural a été parfaitement conservé sans altération importante en raison de son activité. En effet, la production d’artisanat d’art selon un savoir-faire ancestral et des méthodes transmises de génération en génération, encore pratiquées aujourd’hui, font de la Monnaie de Paris la première et dernière usine en activité dans Paris.
Devant le volume croissant des pièces à frapper, le président du Conseil des Ministres, Charles de Gaulle, approuve en 1958 un rapport du comité de décentralisation selon lequel les installations monétaires doivent être éloignées de la région parisienne. Ce choix est justifié par les contraintes du site parisien de la Monnaie de Paris (site historique classé) qui rendent impossible le développement de l’unité industrielle.
Il est alors décidé une nouvelle répartition qui est toujours d’actualité : l’usine en région sera réservée aux frappes industrielles tandis que Paris conservera les productions d’art. La nouvelle usine est construite à Pessac (Gironde), par le cabinet Salier-Courtois-Lajus qui est sélectionné lors d’un concours. Afin de répondre aux besoins de l’activité monétaire, c’est une très grande usine qui voit le jour et qui entre en service le 1er septembre 1973.
A sa création, l’usine comprenait toutes les étapes du processus industriel; elle effectue désormais les étapes de découpe et brillantage des flans, ainsi que le cœur du métier : gravure, monnayage et conditionnement. Elle réalise toujours la monnaie des français : l’euro, et produit également les pièces de monnaie d’autres pays de la zone euro : Malte, Chypre, Luxembourg, Monaco, Andorre…
Mais l’usine trouve un nouveau territoire de développement avec l’exportation de son savoir-faire pour la réalisation de monnaies courantes à l’export. Aujourd’hui, plus de 40 pays font confiance à la Monnaie de Paris et utilisent quotidiennement des pièces produites par l’usine de Pessac : Sultanat d’Oman, Namibie, Bangladesh, Thaïlande, Costa Rica, l’Uruguay, Guatemala, Etats d’Afrique de l’Ouest, Madagascar, Tunisie, Liban… Pour n’en citer que quelques uns.
Le volume d’activité des monnaies courantes étrangères s’est stabilisé autour de 500 millions de pièces par an. C’est la Direction des Monnaies Courantes Etrangères (DMCE) qui est en charge de ce secteur.
Rattachée au ministère de l’Economie et des Finances depuis 1796, la Monnaie de Paris devient un établissement public industriel et commercial (EPIC) au 1er janvier 2007 et fonctionne désormais comme une entreprise autonome.
A la création de l’EPIC, en plus de sa mission régalienne de fabrication de la monnaie courante, et de sa mission de fabrication et de commercialisation des produits d’art, la Monnaie de Paris se voit confier par l’Etat la mission de : – conserver, protéger, restaurer et présenter au public ses collections historiques et mettre en valeur le patrimoine immobilier historique dont il a la gestion ; – préserver, développer et transmettre son savoir-faire artistique et technique.
Fermée au public depuis toujours pour des raisons de sécurité et de confidentialité, la Monnaie de Paris va ouvrir ses portes afin de dévoiler au public le plus large ses patrimoines et ses métiers issus de douze siècles d’existence. C’est le point de départ du projet de transformation du site parisien : le projet MétaLmorphoses.
Les travaux ont débuté mi-2011, et permettront de créer un nouveau lieu de vie accueillant et ouvert sur la ville. Ils sont menés par les architectes Philippe Prost pour les nouveaux bâtiments et le réaménagement global du site, Jean-Michel Willmotte pour le restaurant Guy Savoy et la signalétique, Hervé Baptiste (Architecte en Chef des Monuments Historiques) pour les interventions sur parties classées monuments historiques.
Il s’agit de rendre accessible l’ensemble du site de la Monnaie de Paris, soit 1,2 hectare en plein VIe arrondissement de Paris et de proposer une approche inédite du patrimoine à travers :
- Une offre culturelle permettant de découvrir les ateliers d’art, ainsi que les trésors jusqu’ alors invisibles des collections de la Monnaie de Paris. Ce parcours permanent aura en écho des expositions temporaires d’art contemporain.
- Une offre commerciale mettant en valeur les productions d’art et l’excellence de l’artisanat avec une nouvelle boutique Monnaie de Paris pour les arts du métal ; d’autres marques représentatives des savoir-faire français, ainsi qu’un concept store viendront également s’installer.
- Une offre gastronomique proposant deux espaces tenus par le chef français Guy Savoy : son restaurant trois étoiles et une seconde table.
Le palais, la manufacture, ainsi que l’Aile Mansart de la Monnaie de Paris, restaurés et dévoilés au public, deviennent ainsi un lieu de découverte et de promenade, un lieu attractif de loisir et de culture, sur les bords de la Seine, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Dates et chiffres clés du site parisien 12 siècles d’existence 1 hectare de surface dans le 6e arrondissement 26 000m2 en développé 1 Palais, 1 manufacture et 1 hôtel Particulier 300 salariés à Paris (500 au total à la Monnaie de Paris) 100 000 médailles fabriquées par an 120 000 pièces en or frappées par an 130 000 décorations officielles produites par an 3 étoiles pour le restaurant gastronomique de Guy Savoy 3 à 4 expositions d’art contemporain par an
Dates et chiffres clés du site de Pessac 1973 entrée en service de l’usine de Pessac 190 employés à Pessac (500 au total à la Monnaie de Paris) 98 000 m2 de terrain 120X130 m2 de surface consacrée à l’usine 13 300 m2 de surface couverte 20 400 m2 de surface construite au total 1,5 milliard de pièces frappées chaque année 42 pays pour lesquels l’établissement frappe la monnaie depuis 2011 850 pièces frappées par minute et par presse monétaire 29 presses monétaires 3 certifications Qualité Sécurité Environnement (QSE)