Mathieu FLONNEAU, « LEVASSOR ÉMILE – (1843-1897) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 4 décembre 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/emile-levassor/
PREMIÈRES LIGNES
Ingénieur en mécanique, le Français Émile Levassor, associé de René Panhard, a joué un rôle important dans l’histoire de l’automobile.
Émile Constant Levassor naît le 21 janvier 1843 à Marolles-en-Hurepoix (Essonne) dans une famille d’agriculteurs. Il poursuit des études à l’École centrale de Paris, où il rencontre René Panhard. Devenu ingénieur, il part d’abord en Belgique pour travailler au sein de la société métallurgique John Cockerill à Seraing. Puis, il revient à Paris et intègre les Forges et Ateliers Durenne à Courbevoie (Hauts-de-Seine). En 1872, il s’associe avec René Panhard dans la société de production de machines à bois Périn-Panhard. En 1886, au décès de Jean-Louis Périn, la société prend le nom de Panhard & Levassor, puis en 1897, elle devient la Société anonyme des anciens établissements Panhard & Levassor. L’apport d’Émile Levassor à cette nouvelle industrie a été considérable à plusieurs titres. Tout d’abord, par son mariage avec la veuve d’Édouard Sarazin – il n’aura pas d’enfant de cette union –, il a bénéficié de l’usage exclusif en France de la licence de fabrication des moteurs Deutz AG puis Daimler. Surtout, certains choix techniques, optimisés pour l’époque et encore utilisés de nos jours, comme le placement du moteur en position avant, ainsi que la conception d’une boîte de vitesse originale, lui sont directement imputables.
Travailleur acharné, Émile Levassor participe également aux premières courses automobiles de l’époque, ce qui lui permet de tester les modèles et les innovations qu’il développe avec René Panhard. Il remporte, en 1895, avec son mécanicien Charles d’Hostingue, à bord d’une voiture biplace, la course Paris-Bordeaux-Paris en 48 h 47 min, soit une vitesse moyenne de 24,6 km/h. Les retombées de cette victoire sont énormes, assurant la notoriété des automobiles Panhard & Levassor. Un monument en pierre sera inauguré en novembre 1907, porte Maillot, à l’orée du bois de Boulogne, rendant hommage à Émile Levassor et à cette époque des débuts de l’automobilisme. Il représente celui-ci à bord de son bolide lors de sa victoire de 1895.
Blessé lors de la course Paris-Marseille en 1896, il ne s’est jamais vraiment rétabli. Il meurt le 18 avril 1897 à Paris alors qu’il a cinquante-quatre ans. À Marolles-en-Hurepoix, son lieu de naissance, subsiste encore aujourd’hui une implantation industrielle de construction de véhicules militaires qui est affiliée au groupe historique.
Écrit par :
Mathieu FLONNEAU : maître de conférences, université Paris-I-Panthéon-Sorbonne