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Pascal 1623 – 1662 |
Pascal fut avec un égal succès mathématicien, physicien et inventeur, philosophe, moraliste et auteur spirituel. Né en 1623, mort à trente-neuf ans en 1662, il occupe une place singulière dans l’histoire européenne de la pensée.
Peut-être parce que, hors de toute école, il reçoit de son père une éducation exceptionnelle, le conduisant à découvrir et inventer plus qu’à répéter, Pascal va illuminer son époque.
Scientifique, il bouleverse les données des mathématiques et de la physique. À 19 ans, il invente une machine à calculer qui préfigure nos ordinateurs. Il forge, avec les Provinciales la littérature polémique. Par-dessus tout, dans une langue incomparable, qu’il contribue à fixer, il écrit des pages mémorables sur la condition humaine, sa liberté et sa finitude, entre cœur et raison, sciences et expériences. Il brise les cadres de la pensée théologique de l’époque par un questionnement qui continue à nous interpeller.
Découvrir Pascal
Pascal fut avec un égal succès mathématicien, physicien et inventeur, philosophe, moraliste et auteur spirituel. Né en 1623, mort à trente-neuf ans en 1662, il occupe une place singulière dans l’histoire européenne de la pensée.
Une éducation singulière
Étienne Pascal joue un rôle déterminant dans le développement intellectuel de son fils Blaise, dont il assure lui-même l’éducation et qu’il introduit très tôt dans le cercle de savants mathématiciens qu’il fréquente, réuni au couvent des Minimes de Paris autour du P. Marin Mersenne, l’un des principaux introducteurs de l’œuvre de Galilée en France.
Un esprit précoce
Reconnu très tôt comme un esprit d’une étonnante précocité et d’une puissance prodigieuse, il exerce avant tout son génie dans le domaine de la géométrie et compte, à ce titre, au nombre des plus grandes figures de la révolution scientifique du XVIIe siècle. Pour venir en aide à son père nommé commissaire pour l’impôt à Rouen, il invente, à 19 ans, une machine à calculer qui préfigure les premiers ordinateurs.
Le géomètre des coniques
Parmi les problèmes qui l’ont occupé le plus durablement, la réflexion sur les sections coniques occupe une place primordiale : c’est en s’intéressant à ces courbes produites par la section d’un cône circulaire avec un plan (cercle, ellipse, parabole, hyperbole), et en travaillant à approfondir le savoir qu’en avait légué l’Antiquité, que Pascal est devenu un grand mathématicien. Il en fit la preuve dès l’âge de seize ans en publiant en 1640 son Essai pour les coniques.
Le problème du vide
La nature a-t-elle horreur du vide, comme le proclamait la tradition fidèle à Aristote ? Mise en doute par Galilée, cette conviction commune est ruinée en 1644 par l’expérience de son disciple Torricelli que Pascal reproduit puis complète jusqu’à prouver l’existence du vide dans une réflexion qui rencontre résistances et polémiques notamment avec Descartes.
La géométrie du hasard
Vers le printemps 1654, le chevalier de Méré soumet à son ami Pascal deux questions pratiques d’homme du monde grand joueur : en combien de coups peut-on espérer obtenir un double-six avec deux dés ? et si des joueurs doivent interrompre leur partie avant d’avoir joué toutes les manches convenues, quelle sera la plus juste répartition de la mise entre eux ?
Ces problèmes conduisent Pascal à inventer les principes du calcul des probabilités.
L’arithmétique de l’infini
Pascal s’attaque à une question débattue entre savants européens sur les propriétés de la cycloïde, courbe dessinée par le mouvement d’un point situé sur la circonférence d’un cercle qui roule le long d’une droite. Pascal opte pour un mode littéraire, les Lettres de A. Dettonville, qui jettent les bases du calcul intégral. Plus attractif qu’un ouvrage scientifique, ces rédigées en français évitent le monolithisme en divisant le propos en brefs « traités » ; chacun aborde la question sous des aspects différents ou passe à une question voisine, avant que l’ensemble ne soit peu à peu relié en un tout cohérent.
Un esprit pragmatique
Pour Pascal toute question mérite expérimentation. De même qu’il n’hésitera pas à investir des sommes importantes dans ses expériences autour du vide, ou qu’il cherchera à donner un essor commercial à sa machine à calculer, il investira dans l’assèchement des marais aux côté de son ami… et créera la première entreprise de transport collectif urbain.
L’inventeur de la prose moderne
Pascal récuse tout cloisonnement des spécialités et conçoit, sous les aspects successifs de la science, de la littérature et de la philosophie, un seul monde issu d’un unique Créateur. Son œuvre déborde très largement les frontières de la science. Avec les Provinciales, il s’impose comme un auteur majeur de la littérature française, qui fait entrer la prose dans son âge moderne. Elevé en dehors de toute école, il développe une pensée incisive qui s’exprime dans une langue d’une concision et d’une pureté inconnue de son temps.
Les Provinciales
Les Provinciales paraissent dans le cadre d’un débat de longue haleine entre jansénistes et jésuites au sein de l’Église catholique, portant principalement sur la grâce et la pratique des sacrements. Cette œuvre de combat, condamnée par Rome, est rapidement reconnue pour son ironie et sa maîtrise supérieure dans l’art d’argumenter. Les Provinciales s’imposent comme une œuvre littéraire de premier ordre. Aussi ne tarde-t-on pas à réunir en recueils les libelles diffusés d’abord sous forme de feuilles volantes : les Provinciales deviennent un livre.
Le questionnement spirituel
Les questions scientifiques qui interpellent Pascal concernent le vide, le hasard, l’infini… autant de questions à consonances philosophiques. Durant la nuit du 23 novembre 1654, il connaît un bouleversement spirituel d’une intensité extraordinaire. Il en témoigne dans un texte capital qu’il gardait toujours sur lui pour ne jamais l’oublier – d’où le nom de Mémorial sous lequel on le désigne.
Pascal note ses « pensées » par fragments. Il en laissera plus d’un millier à sa mort, regroupés en 27 liasses.
Les Pensées
Critique impitoyable, dans les Pensées, de toutes les illusions consolatrices de l’homme, il construit une œuvre qui reste une référence fondamentale pour la pensée de notre temps : son interrogation sur la finitude de l’homme et ses aspirations à l’infini rejoignent les thèmes de la philosophie existentialiste et restent, au-delà du contexte janséniste de l’époque d’une actualité et d’une modernité accentuées par une langue acérée.
Au nom de la vérité
La vie de Pascal fut sans relâche animée par un impatient et impérieux désir de vérité, dont l’intransigeance est partout perceptible dans son œuvre et donne à la brièveté de son existence l’éclat d’une fulguration.
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