« PHILIPPE DE VITRY (1291-1361) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 14 août 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/philippe-de-vitry/
Théoricien de la musique, poète et compositeur, le Français Philippe de Vitry naît le 31 octobre 1291, peut-être dans une localité nommée Vitry, en Champagne, peut-être à Paris. Il étudie à la Sorbonne et est ordonné diacre à un très jeune âge. Son premier emploi connu est la charge de notaire de Charles IV le Bel, qu’il obtient en 1329. Il deviendra maître des requêtes, puis conseiller du roi et de ses successeurs Philippe VI et Jean II le Bon. Philippe de Vitry remplit à ce titre de nombreuses missions diplomatiques et politiques, et se rend ainsi à plusieurs reprises à la cour des papes en Avignon. Pendant l’une de ces visites en 1351, le pape Clément VI le nomme évêque de Meaux. Philippe de Vitry meurt dans cette ville le 9 juin 1361.
Philippe de Vitry, connu pour ses poèmes et ses compositions, est considéré comme l’un des plus éminents intellectuels de son temps. Son érudition et son dévouement sont très appréciés par Pétrarque, qui voit en lui un « poète de France sans égal ». L’importance historique de Philippe de Vitry tient cependant surtout à son apport musical. Il est en effet l’auteur d’un célèbre traité de musique, Ars nova (vers 1320), qui va infléchir le cours de la musique occidentale en proposant de nouvelles techniques de notation et de composition. Il explique notamment les nouveaux principes de la notation proportionnelle (nota mensurabilis), détaille les différents usages et significations de la notation bicolore (notes noires et notes rouges) et ajoute des divisions de valeur (prolations) au nouveau système de notation musicale. Sur les vingt-quatre chapitres que comporte l’Ars nova, seuls les dix derniers, traitant du rythme et de la notation proportionnels, seraient originaux ; les autres proviendraient d’un traité de Gersonide.
La majeure partie de la production musicale de Philippe de Vitry a été perdue, si l’on en juge par les nombreuses références à ses motets qui apparaissent dans le traité. Les œuvres conservées ont été publiées par Leo Schrade dans le premier volume de l’ouvrage Polyphonies du XIVe siècle (1956).
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