Roger BLANCHARD, « DUFAY GUILLAUME », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 14 août 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/guillaume-dufay/
PREMIÈRE PAGE
Guillaume Dufay est l’un des plus grands musiciens français du xve siècle. Familier des cours princières européennes, tant laïques qu’ecclésiastiques, il a dû assimiler les techniques des écoles musicales de France, d’Angleterre et d’Italie, et en réussir la synthèse. Son œuvre, notamment ses messes, a servi de modèle aux générations suivantes. Il est le fondateur de cette école dite « franco-flamande » qui, pendant près de deux siècles (de Dufay à Ockeghem, de Josquin Des Prés à Roland de Lassus), allait porter l’art polyphonique à son apogée.
Musicien du pape et des princes
On connaît mal les années de jeunesse de Dufay. On présume qu’il est né vers 1400, à Cambrai ou dans le voisinage de cette ville, peut-être à Fay, village au sud du Cateau-Cambrésis. Le plus ancien document le concernant date de 1409 : il y est fait mention de l’admission d’un certain Willelmus (Guillaume) parmi les enfants de chœur de la maîtrise de la cathédrale de Cambrai. C’est là que le jeune Dufay eut successivement pour maîtres Nicolas Malin, Nicolas Grenon, Richard de Loqueville, tous musiciens au service du très puissant duc de Bourgogne (Cambrai était ville d’obédience bourguignonne). Dufay assista-t-il au concile de Constance, en 1417, dans la suite (une quarantaine de personnes) de Pierre d’Ailly, évêque de Cambrai ? À Constance étaient réunis les plus grands prélats du temps, accompagnés de leurs musiciens : en marge des travaux du concile, des concerts eurent lieu, ainsi que des représentations de mystères. On imagine le profit qu’aurait pu tirer un jeune musicien de ce contact avec les plus illustres représentants de son art, flamands, anglais, allemands, italiens. Mais sa présence à Constance est hypothétique.
À partir de 1420, on trouve Guillaume Dufay à Rimini, au service de la puissante famille des Malatesta. Deux œuvres se rapportent à cette période en toute certitude ; il s’agit de deux pièces de circonstance, deux épithalames : Resvellies vous et faites chiere lye (Oxford, Bodle […]
Écrit par :
Roger BLANCHARD : musicologue
(1 commentaire)