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Afin de désamorcer les tensions et de lancer un signal fort au lendemain des deux chocs pétroliers de 1973 et 1979, le président Valéry Giscard d’Estaing est le premier à envisager la fondation de l’Institut du monde arabe (IMA). Musée, bibliothèque de référence, grandes expositions… Sa vocation sera de faire connaître aux publics français et européen l’apport du monde arabe à la civilisation universelle et de promouvoir le dialogue entre le monde arabe et l’Occident.
Fruit d’un partenariat entre la France et les pays de la Ligue arabe, l’acte de fondation de l’Institut est signé, le 28 février 1980. Puis très vite, à l’automne 1981, le président François Mitterrand augmente considérablement l’ampleur du projet en faisant en sorte que lui soit attribué un lieu sur la rive gauche de la Seine, au cœur du Paris historique, entre le quai Saint-Bernard et le campus de Jussieu. Un concours architectural auprès des jeunes talents est alors lancé. En concevant un édifice résolument occidental avec de l’acier, du marbre et du verre, l’architecte Jean Nouvel fait le choix d’incruster des moucharabiehs photosensibles sur la face sud de l’édifice.
Le 30 novembre 1987, l’inauguration de l’IMA a enfin lieu en présence des ambassadeurs des pays de la Ligue arabe et de François Mitterrand qui leur déclare : “Il est difficile que vous vous sentiez étrangers chez nous.” Et de préciser : “On ne peut pas dire qu’il s’agisse essentiellement d’un projet français. C‘est la conjonction d’intentions qui veulent marquer qu’à travers le temps, à travers les siècles, l’amitié, la compréhension franco-arabe, les cultures, les civilisations doivent continuer de s’interpénétrer.”