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L’École polytechnique est née pendant la Révolution française. Créée par la loi votée le 28 septembre 1794 (7 vendémiaire an III) sous le nom d’École centrale des travaux publics, l’École polytechnique prend son nom définitif un an plus tard, le 1er septembre 1795 (13 fructidor an III). Elle est l’aboutissement de l’important travail engagé par le Comité de Salut public en faveur de « grandes écoles ».
Depuis septembre 1793, l’organisation d’une école unique est sérieusement étudiée pour former à la fois des ingénieurs militaires et civils. La situation militaire est en effet catastrophique. Face aux armées coalisées disposées autour de la France, les troupes de la République, recrutées au printemps 1793, ne sont ni suffisamment équipées, ni suffisamment instruites.
Carnot et Saint-Just réussissent à stabiliser la situation avant l’hiver (victoire de Wattignies du 16 octobre 1793). Mais en 1794, la menace est loin d’être conjurée. Au Comité de Salut public, Lazare Carnot et Pierre-Louis Prieur, tous deux sortis de l’École du Génie militaire de Mézières (démembrée en février 1794), sont les seuls à avoir une formation scientifique et technique à même d’équiper et d’armer les « soldats de l’an II ».
La conduite des opérations militaires est ainsi confiée à Carnot et l’organisation de l’armement à Prieur. C’est dans ce contexte que dès mars 1794 (ventôse an II), le projet d’une École centrale des travaux publics – la future École polytechnique – est lancé par Carnot. Un projet « forcé par le cours des évènements », comme le dit Prieur.
La conception de la nouvelle école est conforme aux idées de Carnot. Lui-même est ingénieur militaire, savant mécanicien, expert en fortification, et il sait que la jeune République a besoin de savants de haut niveau au service de la Nation : des officiers, des ingénieurs militaires, des serviteurs de l’État « dont l’aptitude sera constatée par des examens ».
En 1804, Napoléon donne à l’École polytechnique son statut militaire et sa devise : « Pour la Patrie, les Sciences et la Gloire. » D’abord hébergée dans l’ancien Palais Bourbon, l’École s’installe alors dans les anciens locaux du collège de Navarre sur la Montagne Saint-Geneviève. [Voir ci-contre les deux bas reliefs du fronton de l’ancienne École polytechnique, rue Descartes à Paris]