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Jean-baptiste Say (1767-1832)
Jean-baptiste Say (1767-1832)

Jean-Baptiste Say est l’un des plus grands économistes français, l’un des plus clairvoyants aussi, en particulier sur les aventures coloniales.

À la veille de la Révolution, la lecture de l’ouvrage majeur d’Adam Smith (Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776) décide de sa vocation. Dans ses premiers écrits, il clarifie et enrichit la pensée de l’économiste écossais tout en tirant les premiers enseignements de la révolution industrielle naissante.

JB Say fait un bref passage au Tribunat, sous le Consulat, et publie en 1803 son ouvrage majeur : Traité d’économie politique ou Simple exposition de la manière dont se forment, se distribuent et se consomment les richesses. Démissionnant du Tribunat pour conserver sa liberté de penser, l’économiste fonde une filature dans le Nord, ce qui lui vaut la fortune, et finit sa carrière au Collège de France. Il meurt le 15 novembre 1832 à Paris.


La loi des débouchés

JB Say affiche sa confiance dans la capacité de l’économie industrielle à surmonter les crises.

Il est à l’origine d’une loi qui porte son nom et est parfois dite «loi des débouchés», selon laquelle les produits s’échangent contre des produits et l’offre crée sa propre demande (ces formules qu’on lui prête ne sont pas de sa plume).

Il écrit : «L’homme dont l’industrie s’applique à donner de la valeur aux choses en leur créant un usage quelconque, ne peut espérer que cette valeur sera appréciée et payée, que là où d’autres hommes auront les moyens d’en faire l’acquisition. Ces moyens, en quoi consistent-ils? En d’autres valeurs, en d’autres produits, (…) ! d’où il résulte, quoiqu’au premier aperçu cela semble un paradoxe, que c’est la production qui ouvre des débouchés aux produits».

Cette vision libérale et optimiste réprouve toute intervention de l’État et voit dans la monnaie un intermédiaire neutre, avec seulement un rôle transitoire. Elle a été plus tard violemment critiquée par des économistes comme John Maynard Keynes, lequel, à l’encontre de Jean-Baptiste Say, voit dans le crédit et la dette de puissants stimulants pour la production.


Les colonies

Avec une singulière prescience, JB Say a contesté les conquêtes coloniales à venir : «Les vraies colonies d’un peuple commerçant, ce sont les peuples indépendants de toutes les parties du monde. Tout peuple commerçant doit désirer qu’ils soient tous indépendants pour devenir plus industrieux et plus riches, car plus ils seront nombreux et productifs, plus ils présenteront d’occasions et de facilités pour les échanges. Les peuples deviennent alors pour nous des amis utiles et qui ne nous obligent pas de leur accorder des monopoles onéreux, ni d’entretenir à grands frais des administrations, une marine et des établissements militaires aux bornes du monde. Un temps viendra où on sera honteux de tant de sottise et où les colonies n’auront plus d’autres défenseurs que ceux à qui elles offrent des places lucratives à donner et à recevoir, le tout aux dépens du peuple» (Cours complet d’économie politique, 1830).

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