Daniela Căprioară, Cosmin Căprioară
Ovidius University Annals of Philology XVI, 195 -204 (2005)
RÉSUMÉ
Notre travail se propose, d’une part, de passer en revue et de fixer quelques moments importants de l’évolution de la terminologie roumaine des mathématiques et, d’autre part, de présenter certains éléments néologiques du langage médical populaire roumain. Les deux domaines ont en commun un important apport de mots ou de structures d’origine française.
Il est en général bien connu que la modernisation du lexique roumain s’est produit surtout dans la seconde moitié du XIXème siècle, mais en commençant déjà dans la première moitié, avec l’apport décisif de la langue française. Des générations des étudiants, des artistes, des hommes des lettres et des hommes politiques, des scientifiques et médecins se sont nourris aux sources de la science, de la culture et de la civilisation françaises et ont introduit dans la société roumaine des modèles appartenants au cet espace. En plus, la base théorique des disciplines scientifiques fondamentales a été mise sur des traductions de grands auteurs français. Il était normal donc que les domaines des mathématiques et de la médecine ne restent pas en dehors de cette influence culturelle et scientifique. On trouve donc dans le langage des ces domaines nombreux éléments néologiques d’origine française. Nous nous proposons de faire quelques commentaires sur l’histoire et l’aire de compréhension des quelques termes mathématiques venus de français et sur la dispersion dans le langage populaire roumain de quelques noms des maladies de la même provenance.
I . La terminologie mathématique
On peut parler, dans les pays roumains, d’un enseignement public organisé des mathématiques dés la moitié du XVIII ème siècle, tout d’abord en néogrecque et probablement, plus tard, en français, en Walachie et Moldavie, et en latin et allemande, en Transylvanie. Vers la fin du XVIII-ème siècle ont apparu les premières écritures de mathématiques en roumain, des traductions ou des interprétations des manuels latins, greques, italiens, allemandes ou français, qui mettent les bases de la terminologie roumaine dans ce domaine. Mais, les fondateurs de la terminologie mathématique roumaine sont considérés Gh. Asachi et Gh. Lazăr, par leur apport qualitatif et quantitatif à l’enrichissement du langage mathématique. Ceux-ci ont créé en Moldavie, respectivement en Walachie, les écoles d’ingénieurs, les premières écoles supérieures ou on apprenait les mathématiques qui requiéraient un langage plus spécialisé. La terminologie d’origine française commence surtout avec la traduction faite par Asachi d’après l’œuvre de mathématicien français Etienne Bézout, Cours complet de mathématiques à l’usage de la marine, de l’artillerie et des éléves de l’Ecole polytechnique (I-ère édition, Paris, 1780), au début de XIX-ème siecle. La traduction roumaine a été influencée des langues italienne, latine ou grecque. Gh. Lazăr a été influencé par les travaux mathématiques allemandes et latines, mais son disciple, I. Eliade Rădulescu, a fait son cours d’après celui du mathématicien français Louis-Benjamin Francoeur, Cours complet de mathématiques pures (I-ère édition, Paris, 1809) et a publié seulement l’arithmétique en 1832. La traduction d’Eliade comprennait moins des calcules et surtout des néologismes. Par son arithmétique, très appréciée et répandue a l’époque, il a influencé les traductions et les auteurs de textes mathématiques de Walachie jusqu’après 1850. Ainsi, il vient de s’inscrire parmi les créateurs de la terminologie dans ce domaine.Le processus continue avec la publication en 1837 d’une traduction, Element de géométrie, faite par Petre Poenaru d’après le grand géomètre français Adrien-Marie Legendre,dans un langage ou se ressent l’influence française. Après la révolution de 1848, entre 1850 et 1860, les professeurs de Colège Sf. Sava de Bucarest ont traduit des manuels scolaires pour toutes les disciplines, surtout de la langue française. Ainsi, pour les mathématiques, la terminologie utilisée était presque toute celle élémentaire qu’on connaît aujourd’hui, la plupart empruntée du français.
Dans la deuxième moitié du XIX-ème siècle et la première moitie du XX-ème siècle, les contactes avec l’école française des mathématiques sont des plus en plus fréquentes et solides, bien des mathématiciens roumains se sont formés dans les grandes écoles françaises, avec des noms de références, ou ont été inspirés par l’œuvre mathématique française. Pour l’histoire, reste un repère l’activité d’organisateur et de réformateur de l’enseignement mathématique roumain de Spiru Haret, le premier docteur en mathématiques à Sorbonne, sous l’influence de Poincaré et Poisson. Comme ministre de l’enseignement, il a élaboré pour les lycées roumains de profil réel une programme des mathématiques selon le modèle français, étalon dans cette période. L’enseignement roumain de mathématiques a continué se consolider par l’activité de David Emmanuel, qui a suivi les leçons de Cauchy et Briot, de Gh. łiŃeica, l’élève qui a continué les travaux géométriques de son maître Gaston Darboux, de Dimitrie Pompeiu, qui connaissait l’œuvre de Cauchy et a été l’étudiant de Henri Poincaré et de Traian Lalescu, qui avait approfondi toute la création mathématique française depuis Galois. La série de grands mathématiciens roumains, reconnus sur le plan international et qui se sont formés avec des grands mathématiciens français, peut suivre avec Miron Nicolescu, Grigore C. Moisil et d’autres.
Pour argumenter l’origine française de la plupart de la terminologie mathématique roumaine d’aujourd’hui, nous présentons les plus fréquents termes utilisés dans les mathématiques scolaires.
Des termes issus du français :
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