source : http://www.sabix.org/
« Si aujourd’hui l’influence de leurs descendants sur la politique américaine est faible, il ne faut pas pour autant tenir pour négligeables leurs participations au développement des Etats-Unis, comme la construction de San Francisco, les usines Dupont de Nemours, les laboratoires Schlumberger… »
« connue ou moins connue, l’influence des français sur la construction des Etats-Unis a été considérable et constante, pratiquement tout au long des cinq siècles passés. Bien évidemment, l’épisode de la Guerre d’Indépendance, avec La Fayette et De Grasse, est celui qui vient immédiatement à l’esprit. Mais on peut en évoquer bien d’autres, souvent ignorés »
Ces français qui ont fait l’Amérique
- Editorial, par Bruno Gentil
- Ces français qui ont fait l’Amérique, par Jacques Bodelle
- En Louisiane, par Christian Marbach
- Introduction
- Chapitre 1 : L’émigration polytechnicienne en 1815
- Chapitre 2 : Partir ? En Amérique !
- Chapitre 3 : Les Bonaparte en Amérique !
- Chapitre 4 : Charles Lucien Bonaparte, Audubon et Saint John Perse
- Chapitre 5 : Peuplement des cités idéales
- Chapitre 6 : Images de Louisiane
- Chapitre 7 : Buisson’s timeline
- Chapitre 8 : Autour de Claudius Crozet
- Chapitre 9 : Un grand Général : Simon Bernard
- Chapitre 10 : Et les Indiens
- Chapitre 11 : La Guerre de Sécession
- Chapitre 12 : Traits communs de trois polytechniciens
La première partie, Ces Français qui ont «fait» l’Amérique, constitue une heureuse introduction aux textes sur la Louisiane. Elle est due à Jacques Bodelle, qui fut Conseiller scientifique à l’ambassade de France à Washington de 1980 à 1984, et Vice-Président recherche et développement, Elf-Aquitaine Inc., de 1984 à 1999. En choisissant judicieusement quelques épisodes connus ou peu connus de l’histoire de l’Amérique du Nord, il fait revivre les entreprises aventureuses des Français dans l’exploration de ces vastes contrées. Cette rétrospective, dessinée avec une grande clarté, commence avec l’hypothèse de l’accostage des marins bretons et basques au Labrador, avant la première expédition de Christophe Colomb. Puis, à la suite de Jacques Cartier, Jean Ribaut, René de Laudonnière, Champlain, Cavelier de la Salle…, nous parcourons les cheminements audacieux qui permirent, avec des moyens très modestes, de relier l’embouchure du Saint Laurent à celle du Mississipi.
Fort Détroit, Fort Niagara, Fort Duquesne…furent construits afin d’établir l’autorité des rois de France, mais le royaume n’a jamais consacré les ressources humaines et matérielles nécessaires pour contrôler un si grand territoire. En conséquence vinrent les renoncements des traités d’Utrecht et de Paris, le drame du Grand Dérangement…Certes les Français se sont battus avec panache à Yorktown et plus tard ils ont pris part activement à la « ruée vers l’or » et joué un rôle important dans la création de Los Angelès et San Francisco mais dans l’ensemble, au cours des XIXè et XXè siècles, leurs effectifs sont restés limités en comparaison des grands courants d’immigration. Si aujourd’hui l’influence de leurs descendants sur la politique américaine est faible, il ne faut pas pour autant tenir pour négligeables leurs participations au développement des Etats-Unis, comme la construction de San Francisco, les usines Dupont de Nemours, les laboratoires Schlumberger…
Dans la deuxième partie, centrée sur la Louisiane, Christian Marbach met en scène les personnages les plus divers : « des soldats, des peintres, des princes et des ornithologues et même un prince ornithologue, des utopistes rêveurs et des présidents américains, des esclaves récoltant du coton et des conventionnels esclavagistes »…Il commence par une réflexion sur l’émigration polytechnicienne en 1815, axée sur des personnalités qui suscitent son admiration : Hulot de Collard, Dufour, Parchappe, et surtout Fabvier, qui traversa les lignes turcs pour secourir les insurgés grecs assiégés dans l’Acropole.. Puis il présente une galerie des princes de la famille Bonaparte qui furent attirés par l’Amérique : Napoléon lui-même qui envisagea de s’y réfugier, Joseph qui vécut 24 ans dans le New Jersey, Jérôme dont un petit-fils eut plusieurs fois rang de ministre aux USA, la belle Pauline pour qui tant soupira le général Humbert… mais surtout le fils de Lucien, Charles Lucien, un des fondateurs de l’ornithologie moderne. Il se lia d’amitié et coopéra avec le « grand Audubon », l’observateur passionné et dessinateur habile, auteur et éditeur d’un ouvrage admirable sur les oiseaux d’Amérique, trésor de bibliophilie…