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Publié le 28/07/2010 à 0h00 par Olivier loyens

 

Le rail en « U », ou rail à ornière, inventé par Alphonse Loubat, ici à Bordeaux. photo Philippe taris Taris Philippe
Le rail en « U », ou rail à ornière, inventé par Alphonse Loubat, ici à Bordeaux. photo Philippe taris

 

Le tramway n’aurait jamais été ce qu’il est sans un Livradais : Alphonse Loubat, l’inventeur du rail à ornière, et à l’origine de la première ligne parisienne.

Le père du tramway parisien était livradais. Du moins de naissance, en l’occurrence le 15 juin 1799. Car Alphonse Loubat a beaucoup voyagé, partant assez jeune aux États-Unis. Il se marie avec Suzanne Gaillard, une Américaine, avec qui il a deux enfants, à New York, où il tient commerce de 1827 au début des années 1850, effectuant de nombreux aller-retour en France.

Vers 1826, il importe de France plusieurs milliers de pieds de vignes qu’il plante dans le New Utrecht, désormais connu sous le nom de Brooklyn. L’entrepreneur crée en 1827 « The american vine dresser’s guide », le guide du vigneron américain.

Fortune faite, il s’intéresse au tramway qui débute à New York. À l’époque, il était impossible de poser des rails en saillie au milieu des rues, au risque de provoquer des accidents avec les autres véhicules. D’où l’installation des trams dans les mines, la première ligne New York – Harlem étant créée en 1832.

Idée révolutionnaire

Revenu en France, Alphonse Loubat a une idée révolutionnaire : donner au rail une section en U, dans laquelle vient rouler le boudin de la roue. Le tramway peut ainsi circuler en ville puisque plus rien ne dépasse de la chaussée et ne vient pas perturber le bon roulement des autres moyens de locomotion. Une idée qui se traduit par le dépôt d’un brevet d’invention « pour un système de chemin de fer à ornière » à Paris le 9 décembre 1852.

Première ligne parisienne

En novembre 1853, il construit une ligne d’essai de 2 000 mètres inaugurée place de la Concorde, à l’occasion de l’Exposition universelle. Le succès de cette ligne lui ouvre des portes : en 1854, il se voit attribuer une concession pour bâtir la première ligne parisienne, reliant le Louvre à Versailles qui circulera jusqu’en 1934. Au départ, le tramway n’était qu’une voiture tirée par deux chevaux, pouvant atteindre une vitesse de 7 km/h et emportant une quarantaine de voyageurs.

Alphonse Loubat ne s’arrête pas là. Il publie en 1866, deux mois avant sa mort, un petit ouvrage de 43 pages sur « La construction économique des chemins de fer d’intérêt local ». C’est cette intense activité qui vaut à Alphonse Loubat d’être surnommé « l’ingénieur Loubat ».

Mais l’inventeur avait plusieurs cordes à son arc. Homme politique à ses heures, Alphonse Loubat se présente aux premières élections au suffrage direct en 1848 dans son département d’origine sous l’étiquette de républicain démocrate. Il occupe aussi le poste de maire de Sèvres (92) de 1854 à 1858.

Publiant deux petits ouvrages où il propose aux Français de s’inspirer de la démocratie américaine, l’hommage est réciproque. Le « New York Times » du 14 octobre 1866 décrivait Alphonse Loubat comme « un homme extrêmement intelligent, bien informé grâce à ses voyages […] Il était très respecté tant ici qu’à Paris pour ses qualités de tête et de cœur ».

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