source : http://whc.unesco.org/en/list/300

Fondée par l’explorateur français Champlain au début du XVIIe siècle, Québec demeure la seule ville d’Amérique du Nord à avoir conservé ses remparts qui regroupent de nombreux bastions, portes et ouvrages défensifs ceinturant toujours le Vieux-Québec. La Haute-Ville, située au sommet de la falaise, centre religieux et administratif, avec ses églises, ses couvents et autres monuments comme la redoute Dauphine, la Citadelle et le Château Frontenac, et la Basse-Ville, avec ses quartiers anciens, forment un ensemble urbain qui est un des meilleurs exemples de ville coloniale fortifiée.

Historic District of Old Québec (Canada) © Silvan Rehfeld
Historic District of Old Québec (Canada) © Silvan Rehfeld

Valeur exceptionnelle

Fondée au XVIIe siècle, Québec témoigne de façon éloquente d’étapes importantes de la colonisation des Amériques par les Européens : elle fut notamment la capitale de la Nouvelle-France et, après 1760, celle de la nouvelle colonie britannique. L’arrondissement historique du Vieux-Québec est formé de deux secteurs : la haute-ville, protégée par un rempart bastionné, une citadelle et divers autres ouvrages défensifs, et la basse-ville, développée autour de Place-Royale et des installations portuaires. Ensemble urbain cohérent et bien préservé, l’arrondissement historique est un exemple remarquable de ville coloniale fortifiée, unique au nord du Mexique.

Critères

(iv) Ensemble urbain cohérent et bien préservé, l’arrondissement historique du Vieux-Québec est un exemple exceptionnel de ville coloniale fortifiée, de loin le plus complet au nord du Mexique.

(vi) Québec, l’ancienne capitale de la Nouvelle-France, représente l’une des étapes importantes de la colonisation des Amériques par les Européens.


Description longue

Québec illustre l’une des principales étapes du peuplement et de la croissance de l’Amérique au cours de la période moderne et contemporaine. Lorsque Samuel de Champlain fonda cette ville, en tant que capitale de la Nouvelle-France, en 1608, il choisit le site naturel d’un plateau escarpé dominant le Saint-Laurent. Le cœur de la vieille ville occupe ce promontoire, le cap Diamants, protégé par le fort Saint-Louis.

Québec, qui était une ville fortifiée, une colonie de peuplement et un port où les navires livraient des biens manufacturés d’Europe, et chargeaient en retour les précieuses fourrures du Grand Nord, fut urbanisé à une époque très précoce, en fonction d’un système de zonage dicté par la fonction des différents secteurs. La falaise partageait naturellement la ville en deux quartiers : le quartier des affaires et des échanges, ainsi que la marine, dans la ville basse, et le centre administratif et religieux qui investit peu à peu toute la ville haute.

Sous la domination britannique, de 1759 à 1867, la croissance urbaine fut stoppée à l’intérieur des limites du site, si bien que la ville s’étendit vers l’ouest, jusqu’aux remparts construits en 1720 par Gaspard Chaussegros de Léry.

De 1819 à 1831, la construction par l’ingénieur Elias Durnford d’une citadelle située à l’extrémité sud-est du cap Diamants et l’extension du système de fortifications pour englober tout le périmètre de la ville se sont conformées à son organisation spatiale d’origine, conférant ainsi à Québec sa physionomie actuelle. La ville est un exemple précoce de conservation du patrimoine urbain due à l’action de lord Dufferin qui, de 1875 à 1880, s’opposa à la démolition des fortifications qui, d’un point de vue stratégique, étaient devenues inutiles. Il fit simplement ouvrir de nouvelles portes permettant d’accéder à la ville. À partir du début du XXe siècle, et donc avant même d’être classé monument historique en 1957, la forteresse de Québec était entretenue grâce à des crédits gouvernementaux canadiens.

Les plus anciens quartiers se trouvent dans la ville basse, près de la place Royale ; celle-ci, de même que la rue Notre-Dame, est bordée par des maisons du XVIIe et du XVIIIe siècle. L’église Notre-Dame-des-Victoires, dont la construction commença en 1688, sur les plans de Claude Baillif, et qui fut détruite par un incendie pendant le siège de 1759, a été reconstruite sous la domination anglaise. Dans la ville haute, les couvents des jésuites (1625), des récollets (1629) et des ursulines (1642), ainsi que le séminaire (1663), ne sont plus conservés dans leur état d’origine ; toutefois, en dépit des vicissitudes de l’histoire (siège de 1759, grands incendies des XVIIIe et XIXe siècles), ils en ont conservé certains éléments. Des quelque 700 anciens édifices civils ou religieux subsistants, 2 % remontent au XVIIe siècle, 9 % au XVIIIe siècle et 43 % à la première moitié du XIXe siècle. C’est au cours de cette période que la ville prit sa physionomie actuelle, profondément influencée par les Baillairgés, une dynastie d’architectes qui, au cours de plusieurs générations, a su imposer une intéressante interprétation du style néoclassique.

En tant qu’ensemble urbain cohérent, l’arrondissement historique de Québec, comprenant la citadelle, la ville haute défendue par ses murailles dotées de bastions, et la ville basse avec son port et ses vieux quartiers, offre un remarquable exemple de ville coloniale fortifiée, de loin la plus complète du nord de l’Amérique.

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