
CONTRIBUTION DE DENIS ROLLAND – page 183 (62 pages)
La crise exemplaire d’un modèle européen en Amérique latine les racines anciennes du retrait du modèle politique et culturel français
REPRODUCTION DES PREMIÈRES PAGES
Français et francophiles ont abondamment glosé depuis plus d’un siècle sur le caractère déterminant de l’influence française dans la naissance des nouveaux États du sous-continent latino-américain. Aujourd’hui cependant, une antienne revient souvent dans ce Nouveau Monde : des Révolutions d’Indépendance et de la naissance des Etats-nations américains à nos jours, l’Amérique latine aurait progressivement changé de sphère culturelle, largué les amarres de l’Europe vieillissante ancrée, en particulier la France, dans un passé fastueux. Ce phénomène supposé requiert l’analyse.
Dès avant la fin de la première moitié du dix-neuvième siècle et jusqu’au début du siècle suivant, l’Europe et la France sont omniprésentes en Amérique latine dans le discours et l’ensemble de la sphère publique. En France, ce « messianisme » français, selon le mot d’Albert Salon, est puissant, conscient, réfléchi. Et l’argumentation paraît imparable : presque tout le sous-continent latin, Brésil excepté, a suivi dans le passage à la modernité politique une voie de rupture plaçant les nouveaux Etats, en matière de référence, dans la mouvance de la Révolution française. Peu importe alors que la généalogie de certaines certitudes soit en ce domaine hasardeuse, cette référence drue, implicite et construite, appartient au patrimoine de la vie politique et culturelle de la plupart des Etats à l’orée du vingtième siècle et la représentation est créatrice de réalité.
Etablie par les historiens à de multiples reprises, cette présence dans l’espace public (et privé dans une moindre mesure) latino-américain ouvre la perspective de ces pages qui interrogent le XXe siècle pour comprendre le reflux d’un modèle universaliste et d’une influence européenne importante.
Mais, parce que l’historien bute souvent sur de trop grandes certitudes quant à l’influence passée de la France, parce qu’une part des liens (et des illusions mutuellement entretenues sur ces liens) entre France et Amérique latine semble se dissiper dès les années 1920 et plus nettement avec la Seconde Guerre mondiale, parce que la réciproque et persistante rhétorique d’amitié, dont les chaleureuses déclarations « mexicaines » des Présidents de Gaulle en 1964 ou Mitterrand en 1981, cache de plus en plus mal la toile de fond effilochée des relations entre France et Amérique latine, c’est dans la première moitié du siècle qu’il faut chercher les mécanismes de la crise du modèle français au vingtième siècle, avec quelques éléments de sa production, de sa circulation et de sa réception.
Le corpus des idées françaises : des apparences constructrices de réalité au début du XXe S.
L’Amérique latine et la mimétique de l’Europe : un transfert total pour les élites ?
Le mot « modèle » a de nombreuses limites qu’il ne convient pas d’analyser ici. Par contre, vue d’Amérique latine, dans le contexte plus général du rapport des élites aux modèles européens, la France est considérée comme participant au premier chef de cette matrice supposée, fonctionnant souvent comme paradigme. S’identifier à la France ou à l’Europe par les idées, la pratique politique, culturelle ou sociale, le comportement ou le vêtement, conduit une large part des élites latino-américaines à une forte mimétique des apparences européennes au début du XXe siècle. Comme l’écrit en 1954, non sans caractère réducteur, Lucien Febvre : « Reportons-nous à cinquante ou soixante ans en arrière : l’homme très intelligent, très cultivé, en Amérique, à quoi aspirait-il ? Non pas à être Brésilien, mais à être, au Brésil, le représentant de la plus haute et de la plus fine culture intellectuelle », comprenons européenne et en particulier française.
Selon une chronologie complexe et variable d’un pays à un autre, l’image dominante de la France en Amérique latine comme l’afrancesamiento hispano-américain ou le francesismo brésilien procèdent de la diffusion des idées des Lumières et des principes mis en place par la Révolution française. En particulier parce que la Révolution française a rompu de façon totale et soudaine avec l’absolutisme, la monarchie et tout l’Ancien Régime hiérarchique ; parce qu’elle a construit le modèle théorique et abstrait d’une république idéale fondée sur la modernité à l’état pur ; parce qu’en Amérique espagnole, avec les indépendances et l’adoption de la forme républicaine qui place les nouveaux Etats dans le droit fil de la Révolution française et dans la logique libérale, on constate le triomphe d’une modernité théorique plus pure même qu’en France, revenue au cadre de la monarchie constitutionnelle après l’Empire. En outre, en Amérique latine, contrairement à ce qui se passe en Europe, l’appartenance à la nation ne peut être définie par le sang ou, sauf au Brésil, par la langue : au moment des indépendances, la nation ne peut être qu’un projet, organisé, pensé par les élites, prenant référence notamment au Contrat social de Jean-Jacques Rousseau et s’appuyant sur l’idée d’une nation formée d’individus libres et égaux décidant de former cette nation. Le modèle du nationalisme latino-américain est ainsi, de fait, fortement lié aux Lumières.
L’instrumentalisation des concordances chronologiques : un transfert spontané réorganisé a posteriori
Entre Amérique latine et France, la concordance des moments culturels et politiques paraît justifier l’influence supposée déterminante de la France dans la naissance et le développement des Etats et des nations latino-américains. C’est l’un des discours les communs tenu par une large partie des historiens et des élites latino-américaines de la fin du XIXe siècle pour expliquer l’Indépendance du sous-continent. Et ce discours est constructeur de réalité puisqu’au début du siècle suivant et parfois bien plus tard, peu nombreux sont ceux, des deux côtés de l’Atlantique, qui s’interrogent sur la réalité de l’influence française dans l’histoire des Etats-nations latino-américains. Un Latino-Américain déclare dans un amphithéâtre de la Sorbonne avant la Première Guerre mondiale : « Notre histoire se développe parallèlement à la vôtre. Nous avons aussi nos Girondins, votre Déclaration des Droits est traduite à l’heure tragique de notre Indépendance. Bolivar médite le Contrat Social dans les premières années de sa mission libératrice. Bilbao demande des inspirations à Edgar Quinet, Montalvo exalte la démocratie chrétienne de Lamartine. Quand la dissolution nous menace, Guizot sera le maître de nos conservateurs angoissés. Auguste Comte donne une religion aux hommes d’Etat du Brésil qui avaient abandonné leurs vieux dogmes ». Après la Seconde Guerre mondiale, le politologue français Charles Morazé écrit sans hésitation qu’ « au Brésil les vicissitudes politiques sont exactement les nôtres, à l’échelle près, à leur position près dans le temps et dans l’espace ».
Schématiquement, on peut, avec François-Xavier Guerra, distinguer quatre phases.
Une première phase, lors des indépendances hispano-américaines, correspond assez bien à la Révolution française qui peut alors être construite comme initiatrice fondamentale. De 1808 à 1810, « on passe d’un régime absolutiste […] à la proclamation par tous les pays hispaniques de la souveraineté nationale comme principe de légitimité ». Et, vers 1812-1813, les références politiques modernes s’imposent dans le monde hispanique, avec « partout, des Constitutions écrites, entièrement nouvelles, de coupe française ». Le cas du Brésil est évidemment singulier : même si le « pouvoir royal » de Benjamin Constant inspire la conception d’un empereur « modérateur », lorsque Dom Pedro Ier est proclamé en 1822 empereur constitutionnel d’un Brésil uni, le modèle, s’il y a parce que l’Etat portugais n’a jamais cessé de fonctionner, est bien plus anglais que français.
Puis vient une phase doctrinaire en Amérique, laquelle concorde avec la Monarchie de Juillet, avec une restriction du suffrage. Importée de France et d’Espagne, « dans le Chili, l’Argentine, et le Mexique des années 1830, la théorie de la souveraineté rationnelle, la distinction entre souveraineté du peuple et souveraineté nationale et le suffrage capacitaire » semblent fournir un modèle largement utilisé par les élites hispano-américaines. Au Brésil, l’indépendance est complète lorsqu’en 1831 dom Pedro abdique en faveur de son fils mineur né au Brésil ; la concordance des chronologies entre Brésil et France, deux monarchies constitutionnelles, est alors un peu plus visible avec une monarchie bragantine liée aux Orléans. Mais si certaines institutions sont inspirées de modèles français, comme la Garde nationale, le libéralisme qui entre en scène au Brésil est à nouveau plus influencé par le domaine anglo-saxon.
Une vague d’aspiration au suffrage universel et à la démocratisation des institutions déferle ensuite : elle touche, avec les révolutions de 1848, aussi bien la France que l’Allemagne, l’Autriche ou l’Amérique latine. A quelques exceptions près (Bolivie, Equateur, Pérou en raison de la forte présence indienne, et Colombie qui supprime le suffrage universel en 1886 après l’avoir adopté en 1853), le suffrage universel se généralise en terre hispano-américaine : en Argentine en 1853, au Mexique en 1856-1857, au Venezuela en 1858, au Chili le processus engagé en 1849 aboutit en 1887. Point d’évolution comparable cependant au Brésil qui conserve des élections indirectes et un suffrage restreint.
La dernière phase, majeure sans doute, correspond au positivisme. Ce terme recouvre en Amérique latine des idées diverses, parfois fort différentes de celles d’Auguste Comte. Mais, après les vagues de l’utilitarisme et du libéralisme, le positivisme parvient à dominer dans beaucoup de pays la pensée de l’élite latino-américaine à la fin du dix-neuvième siècle. Il est très lié au modèle proposé par la France. Mais, dès l’origine, le comtisme politique est extrêmement ambigu par rapport aux valeurs qui sous-tendent le modèle français dominant : pour Comte, la Révolution a ainsi détruit les fondements du lien social et la société est menacée de désordre. En Amérique latine néanmoins, les positivistes républicains trouvent dans la pensée d’Auguste Comte un idéal de « scientificité », bien qu’agissant « de manière pragmatique sans vouloir à tout prix restaurer l’unité perdue de la société ». Au Mexique, Gabino Barreda, ministre de l’Education tente de réorganiser l’enseignement supérieur à partir des propositions sur la hiérarchie des sciences de Comte. Au Venezuela, à l’époque de l’autoritaire et cultivé Président Guzmán Blanco (1870-1888), la jeune élite accueille les nouvelles idées venues d’Europe. Au Brésil, « la poussée des intellectuels s’effectue, dans une large mesure, sous le signe de la science » : là, le positivisme nourrit un fort courant de contestation politique et fournit les instruments conceptuels à l’instauration de la République. En 1889, la devise Ordem e Progresso est inscrite sur le drapeau national du Brésil républicain et un « positivisme intégral » est mis en œuvre.
L’historien cerne là le caractère spontané, non étatique, de cette diffusion, et donc du modèle : car toute la correspondance atteste que les diplomates de la République française apprécient peu cette image « subversive » de la France au Brésil et que l’adaptation du gouvernement républicain français à la nouvelle république est paradoxalement lente. A l’inverse, on distingue partout en Amérique latine des représentations différentes de la France, jacobine d’une part, positiviste de l’autre, auxquelles il faut ajouter celle, générale, aussi idéale qu’indécise d’une France rêvée qui participe à la formation de l’imaginaire populaire républicain, fortement au Brésil. Appuyé souvent sur un libéralisme politique dont la France n’a pas le monopole d’inspiration (au Brésil, il est largement d’origine nord-américaine), le positivisme irrigue les élites latino-américaines de la fin du dix-neuvième siècle (et de plusieurs décennies encore par l’enseignement). A tel point qu’il constitue, ultérieurement parfois, comme au Mexique, l’un des arguments fédérateurs des oppositions aux régimes en place jugés anti-nationaux, afrancesados et cosmopolites.
Ces conjonctures politiques et culturelles apparemment communes ont été maintes fois constatées entre France et Amérique latine depuis l’indépendance. Elles ont ensuite été instrumentalisées et répétées, à tel point que l’historien peut établir une véritable généalogie de ce type de discours. Or l’influence française est peut-être d’abord un discours sur un passé reconstitué. Elle participe du processus d’invention d’une tradition afin de satisfaire aux besoins du présent, puissamment renforcée par une instrumentalisation tardive. Le procédé n’a pas tout à fait cessé d’être répété. Ainsi, en introduction à l’une des manifestations du Bicentenaire de la Révolution française consacrée aux révolutions dans le monde ibérique, un historien nord-américain écrit en première phrase d’un article « en 1789, le monde entier avait les yeux fixés sur Paris » ; il poursuit, à propos des premiers Etats-nations créés hors de l’Europe occidentale après 1789, en affirmant que « c’est à la Révolution qu’ils devaient, en partie, leur naissance et l’essentiel des idéaux qu’ils professaient » ; puis il conclut : « Les pays ibériques et l’Amérique latine rejetèrent les actes, mais flirtèrent avec les idées ». Mais il termine en citant un historien uruguayen de la fin du dix-neuvième siècle, insistant sur « la contribution de la France à la culture universelle ».
Certes, l’influence directe de la France a, durant ces dernières décennies, été sensiblement revue à la baisse.
Le rôle postérieur des historiens latino-américains a été souligné, en particulier ceux de la seconde moitié du dix-neuvième siècle. Dans la construction des histoires nationales, l’influence des historiens français a accentué le rôle supposé des idées venues de France : ils fournirent une grille d’interprétation historique jugée comme étant la seule à pouvoir fonder la légitimité des régimes politiques libéraux.
L’on sait aussi en Europe, au moins depuis la publication (1816-1831) du Voyage aux régions équinoxiales du Nouveau Continent d’Alexandre de Humboldt, que l’insurrection des populations noires de la colonie française de Saint-Domingue en août 1791 a beaucoup inquiété des élites créoles américaines nullement soucieuses de révolution sociale. Au Brésil, à Recife en 1824, noirs et mulâtres manifestent en chantant dans les rues, suscitant une peur profonde des élites : « Comme moi j’imite Christophe / Cet immortel Haïtien / Allons imite son peuple / Ô, mon peuple souverain ! ».
De même, l’expérience de la Terreur, la « dérive jacobine » de la Révolution et, dans certains cas, le « despotisme » napoléonien conduisirent nombre de Latino-Américains à penser que les principes politiques de la révolution française avaient été mal appliqués et, parfois (comme Miranda), à rechercher, avec d’autres références (anglaises notamment), une forme de gouvernement « où le respect des lois rende compatibles l’ordre et la liberté ».
Des travaux récents ont, de surcroît, souligné en Amérique andine, tant « la greffe absolutiste » à partir de 1770, que la perception d’une Révolution française satanique. Et les polémiques françaises ont traversé l’Atlantique. Les articles de Ferdinand Brunetière critiquant violemment le positivisme traversent l’Océan en quelques semaines. Tous ces constats ont contribué à décaper le modèle hérité d’une historiographie libérale latino-américaine aux liens étroits, à la fin du dix-neuvième siècle, avec la production scientifique de la Troisième République. Etablies récemment, ces modulations de l’analyse des racines de l’influence au moment des indépendances américaines, ne sont pas déterminantes : l’image construite durant le dix-neuvième siècle, en partie élaborée et diffusée par ces historiens latino-américains et durablement présente des deux côtés de l’Atlantique. Renan l’écrivait : « L’oubli, et je dirai même l’erreur historique, sont un facteur essentiel de la création d’une nation ».
Quoi qu’il en soit des origines réelles ou imaginées de cette influence de la France, au début du XXe siècle la France constitue un modèle communément revendiqué en Amérique latine par les élites, un modèle qui sert à se distinguer du reste de la société, politiquement et/ou socialement.
C’est aussi un modèle qui fonctionne par défaut. Les deux anciennes métropoles coloniales, Espagne et Portugal, ne peuvent être citées en référence dans les pays indépendants. La Grande-Bretagne, premier partenaire économique au XIXe siècle, est une monarchie : si elle peut servir de modèle pour certaines de ses institutions ou pour son fonctionnement politique, pour toutes les républiques hispano-américaines le modèle ne peut venir que d’une république, ou d’un pays qui a montré le chemin sur cette voie. L’Allemagne et l’Italie se constituent en tant qu’Etat tardivement et, longtemps. Les Etats-Unis, première république du continent, ont bien souvent servi de modèle institutionnel ou constitutionnel ; mais leur politique continentale expansionniste manifeste à partir de 1848 (aux dépens du Mexique) font que la référence explicite et globale est dangereuse. Ainsi, la référence globale à la France, pays à la présence économique secondaire sur le continent, est fonctionnelle parce qu’elle est culturelle avant d’être politique, universaliste mais lointaine et donc peu dangereuse, et parce que le militantisme de la IIIe République fournit des modèles jugés partiellement transposables par les élites latino-américaines.
Un tranfert en declin : Logiques et mécanismes d’un éloignement
Une logique interne à l’Amérique latine
Il y a tout d’abord une logique interne à l’Amérique latine, en deux termes au début du XXe siècle : la référence a un modèle extérieur n’est plus nécessaire ; et les valeurs qui purent être considérées comme « françaises » apparaissent de plus en plus naturalisées.
La France idéale renvoya longtemps à l’idée que l’Amérique latine se faisait d’elle-même : c’est ce qui fit la force de ce modèle français. Une grande partie des élites latino-américaines s’était donné au dix-neuvième siècle une double origine mythique : d’une part l’âge d’or des peuples d’avant la conquête ; et, d’autre part, la société idéale proposée par la Révolution française. Néanmoins, les Etats construits et assurés, les logiques politiques latino-américaines requièrent peu à peu moins l’utilisation explicite de références culturelles extérieures, communes qui plus est. Les stratégies identitaires empruntent d’autres voies. A partir des années 1920 et 1930, le constat est souvent fait que la double origine mythique rend « plus difficile la solution des problèmes enracinés dans leurs réalités profondes », et qu’il faut aussi prendre en compte l’histoire coloniale. La référence à la France perd une partie de son lien à la construction identitaire. Les rapports de la France et de l’Amérique latine peuvent évoluer progressivement vers un ordre plus conventionnel, celui de l’influence.
En outre, et quoi qu’il en soit du degré de fiction démocratique des fonctionnements politiques nationaux, la plupart des Etats tend à prôner officiellement l’attachement théorique aux principes issus des Lumières et de 1789. Mais, désormais, ils tendent à être considéré comme des valeurs nationales. Cela se constate même au Brésil, où, en raison de l’institution monarchique, l’Angleterre paraît avoir servi de modèle. Là, avant la proclamation tardive de la république en 1889 au son de la Marseillaise, l’influence française est très forte, y compris dans les institutions politiques ; et, après, elle ne signifie nullement soumission. Cette naturalisation des valeurs considérées comme d’origine françaises est claire même dans les plus jeunes Etats du continent, comme à Cuba où une fragile indépendance n’a été acquise qu’en 1902. Mettre un bonnet phrygien à l’emblème national est plus un signe d’appartenance à une modernité universelle qu’une référence précise à la France.
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